Lancement en France d’une mission de hauts fonctionnaires sur l’islamisme politique et la mouvance des Frères Musulmans
Le ministre français de l’Intérieur et des Outre-Mer et celui de l’Europe et des Affaires étrangères ont ainsi confié à l’ambassadeur François Gouyette et au préfet Pascal Courtade une mission d’évaluation de la mouvance des Frères musulmans en France et de ses liens avec les autres branches européennes.
Cette mission est chargée de rendre à l’automne un rapport dressant un état des lieux de l’influence de l’islam politique en France. Elle analysera également les objectifs, les méthodes déployées par la mouvance des Frères musulmans dans ce contexte, et l’adaptation des moyens actuels de la politique de lutte contre le séparatisme pour y répondre.
La mission va bénéficier de l’appui des services compétents de l’Etat, et se rapprochera des experts, chercheurs et organisations qualifiées sur le sujet, et va intégrer à ses travaux l’analyse des exemples étrangers en Europe, au Proche et au Moyen-Orient faisant face aux mêmes phénomènes.
Cette mission, selon le ministère de l’intérieur est dans la continuité du discours du président français aux Mureaux le 2 octobre 2020 pour « pour réarmer la France contre le séparatisme islamiste ».
L’action menée dans le cadre de la création des cellules de lutte contre l’islamisme radical a notamment permis de procéder à plus de 31 000 contrôles, à la fermeture de 1 112 établissements et de prononcer 169 arrêtés d’expulsion à l’encontre d’étrangers radicalisés, selon la même source.
Selon le ministère de l’Intérieur, « le séparatisme islamiste est un projet politico-religieux théorisé, caractérisé par des écarts répétés avec les principes de la République visant à construire une contre-société », estimant qu' »il se matérialise par des pratiques antirépublicaines comme la déscolarisation de jeunes mineurs ou encore le développement d’activités culturelles et sportives communautaristes ».
« Lutter contre le séparatisme suppose donc d’appréhender ce phénomène dans sa globalité, en conscience de l’entreprise politique qu’il représente », ajoute-t-on de même source.
Dans un communiqué, la principale organisation de Frères musulmans en France, « Musulmans de France » (ex-Union des organisations islamiques en France), visée directement par cette mission et a protesté d’être ainsi pointée de doigt.