La répression fait partie de l’ADN du régime algérien (politologue)
La répression fait partie de l’ADN du régime en place en Algérie et son intensité varie selon le rapport de force établi par le Hirak, ce mouvement de contestation politique et sociale, affirme le politologue Nedjib Sidi Moussa.
Dans un entretien, lundi, au journal Le Monde, Nedjib Sidi Moussa, docteur en science politique, dresse un état des lieux de la situation en Algérie, à l’occasion du 2ème anniversaire du Hirak.
Selon le politologue, deux ans après sa naissance, « le mouvement populaire est fortement entravé par la crise sanitaire et la répression ». Une répression, qui « fait partie de l’ADN » du régime en place « au même titre que la corruption et la désinformation »», et qui « n’a jamais cessé ». « Seule son intensité a varié selon le rapport de force établi par la mobilisation ».
D’ailleurs, explique-t-il, « la communication paternaliste des autorités (du pays) oscille en permanence entre louanges appuyés pour le Hirak béni et menaces à peine voilées pour le Hirak infiltré, celui qui persiste dans sa volonté de changement ».
Mais si le Hirak a été « fortement entravé par la crise sanitaire et la répression », il n’en demeure pas moins qu’ « il existera tant qu’il y aura des personnes déterminées à faire chuter le régime militaro-policier ». Ceci étant, nuance-t-il, « il faudra compter sur ceux qui s’estiment insatisfaits des modalités dans lesquelles les représentants autoproclamés du mouvement ont réussi à l’enferrer, en renvoyant aux calendes grecques les questions qui fâchent ».
Et « si le Hirak a encore un avenir, il réside dans la jonction entre les foyers de contestation sociale » qui secouent nombre de villes en Algérie (Laghouat, Ouargla, Tizi Gheniff, Tigzirt et Tizi Ouzou …), et « l’aspiration à une transformation radicale assumée par les générations montantes », explique le politologue.