Cette riche séquence d’Emmanuel Macron avait commencé par une tournée africaine et une participation remarquée au sommet de l’union Européenne et de l’Union africaine. A cette occasion, le président français, prenant le contre-pied de ses prédécesseurs, a voulu établir des ponts avec la jeunesse, l’énergie inexploitée de l’Afrique. Il était question aussi d’immigration, de réseaux de trafiques humains. Au cours de ces déplacements Emmanuel Macron comme la plupart de ses pairs ont rendu un hommage appuyé au Maroc et à son Roi Mohammed VI pour son rôle de locomotive et de leadership dans de nombreux domaines africains.
Puis ce fut au tour de la visite d’Emmanuel Macron en Algérie. Une simple visite d’amitié et de travail d’à peine quelques heures, ont dit avec un brin de frustration les insatisfaits. Le président français a eu l’occasion de fixer sa religion sur les démarches à prendre pour apaiser l’effervescente relation franco-algérienne et pour dépassionner les rapports toujours prompts à s’enflammer entre les deux pays. Malgré la brièveté de la visite, l’establishment algérien jubilait. Ne vient-il pas d’obtenir la photo tant attendue entre le président Emmanuel Macron et son homologue algérien Abdelaziz Bouteflika. Un cliché susceptible « d’acheter » des mois de normalité présidentielle dans un pays qui souffre depuis longtemps du syndrome de la vacance de pouvoir.
Dans la même soirée où il a rencontré Bouteflika, Emmanuel Macron s’envola pour le Qatar, y rencontrer son émir, le cheikh Tamim, mis au ban des nations des pays du Golfe par l’axe Abou Dhabi/Ryad pour sympathies excessives avec des organisations terroristes. Pour Doha, Emmanuel Macron met en scène deux versions de son talent. Le premier sa capacité à convaincre le pouvoir du Qatar à valider de gigantesques contrats d’armement d’une valeur de 12 milliards d’euros. Le second est sa posture d’être équidistant des partenaires de la crise dans le Golfe. On peut être un allié précieux des Saoudiens et des Emiriens et tenir un langage de vérité au Qatar notamment sur la nécessité de s’inscrire sérieusement dans la lutte contre le terrorisme.
Entre temps, deux icônes de la culture française décèdent à quelques heures d’intervalles. D’abord l’écrivain académicien Jean D’Ormesson. Ensuite l’icône de la chanson populaire Johnny Hallyday. A travers ces deux pertes, l’élite et le peuple français se sont retrouvés dans une même secousse émotionnelle. Emmanuel Macron géra ces événements avec un mélange d’entrain et de dignité. A Jean D’Ormesson, l’hommage national aux Invalides avec tout ce que compte la France de gloires passées et présentes. Pour Johnny Hallyday, un hommage populaire avec descente des Champs Elysées et cérémonie religieuse à l’église de la Madeleine. Dans les deux cas, Emmanuel Macron livra deux discours bien inspirés, à la hauteur de la valeur de la perte et au niveau de l’importance des icônes disparues. E.Macron y gagna en densité et en gravité. Les mots qu’il a utilisés touchèrent au cœur les inconsolables fans des deux stars.
Au lendemain de cette tristesse nationale, Emmanuel Macron recevra le premier ministre israélien Benjamin Nethanyahou pour un rendez-vous qui était prévu à l’avance. Sauf que cette rencontre a eu lieu alors que la décision du président américain Donald Trump de transférer le siège de l’ambassade américaine de Tel Aviv à Jérusalem a provoqué une onde de choc mondiale. Le président français a profité de la conférence de presse pour dire avec des mots d’une clarté sans ambages son opposition à cette décision unilatérale américaine et ses potentielles conséquences dangereuses sur la sécurité d’Israël. Avec Nethanyahou, ce fut un dialogue de sourds et une opposition frontale sur la question de Jérusalem.
Les effluves de cette opposition ne se sont pas encore évaporées que déjà Emmanuel Macron accueille le « One Planet Summit » une rencontre de plus de 50 chefs d’Etat et de gouvernement pour dire l’engagement de la communauté internationale à respecter l’accord de Paris signé lors de la COP 21 et confirmé à Marrakech lors de le COP 22, et ce malgré le retrait américain spectaculaire ordonné Donald Trump. Au cours de ce sommet, un hommage particulier a été rendu au Roi du Maroc Mohammed VI qui était venu accompagné du prince héritier Moulay El Hassan.
En présence du président français, Emmanuel Macron, du secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres et du président de la Banque Mondiale, Jim Yong Kim, le modérateur de la séance a lancé cet hommage : « Nous remercions SM le roi Mohammed VI qui a tenu par sa présence à cette séance d’ouverture à marquer son engagement pour la cause du climat par l’organisation de la COP 22, son leadership pour le développement durable du continent africain et un ambitieux programme de développement des énergies renouvelables ».
Et de rajouter que « SM le roi Mohammed VI démontre combien la question du climat est universelle et concerne tous les pays du Sud et du Nord", avant de se tourner vers le prince héritier pour saluer la symbolique de sa présence : « Permettez-moi également de souligner combien la présence du prince héritier Moulay El Hassan est aussi un symbole fort de l’implication de la jeunesse pour défendre l’avenir de la planète ».
A peine les lumières du « One Planet summit » éteintes que déjà Emmanuel Maçon accueille à la Celle-Saint-Cloud, près de Paris, un mini-sommet G5 Sahel pour examiner les détails financiers et opérationnels de la lutte internationale contre les groupes terroristes dans la région du Sahel. La France avait déjà émis la proposition de constituer une force commune africaine et de nombreux médias évoque une contribution financière saoudienne de 100 millions de dollars et de 30 millions de dollars pour les Emirats afin d’aider à l’équiper et la rendre plus efficace.