"Il y a eu un accrochage entre les Sahraouis soutenus par des Algériens et des Marocains lors d’un atelier de débats sur la question du Sahara en marge du Forum", a indiqué à l’AFP un membre du Conseil international de la réunion altermondialiste. L’incident a eu lieu vendredi.
"Ces incidents se répètent à chaque fois dans nos forums, mais c’est la première fois qu’un journaliste est attaqué et cela dérange", a regretté Hammouda Sobhi.
Le journaliste marocain, dont l’identité n’a pu être précisée, "a été empêché de filmer et des activistes algériens ont tenté de lui arracher sa caméra", a-t-il précisé.
Les organisateurs ont tenté de régler l’affaire lors d’une assemblée maghrébine vendredi soir, mais la délégation marocaine a indiqué qu’elle allait porter plainte auprès des autorités tunisiennes, a ajouté le responsable.
Interrogé samedi par l’AFP, le porte-parole du ministère tunisien de l’Intérieur Khaled Tarrouche a dit ne "pas être au courant" d’une telle plainte. Toutefois, selon M. Sobhi, l’ambassadeur du Maroc à Tunis, Mohamed Fraj Doukkali, a écrit aux autorités tunisiennes.
"Il faut ouvrir une enquête pour clarifier les circonstances et les responsabilités", a pour sa part déclaré à l’AFP le ministre marocain de la Communication et porte-parole du gouvernement, Mustapha Khalfi.
Le Maroc "condamne et rejette ces actes d’agression", a ajouté M. Khalfi, disant voir dans cette "violence" une "faillite de la thèse séparatiste".
Il a également appelé les organisateurs "à prendre toutes les mesures à même d’éviter de tels actes nuisibles au bon déroulement du Forum".
Dans un communiqué, des journalistes marocains présents au FSM ont eux aussi réclamé une enquête, dénonçant "une agression lâche".
"Ce genre d’incident est habituel dans les réunions du forum social, l’affaire est sans gravité", a tempéré Alaa Talbi, porte-parole tunisien du FSM.
Selon les organisateurs, la délégation algérienne composée de syndicalistes et de défenseurs des droits de l’Homme "n’est pas impliquée dans l’accrochage et participait activement à la dynamique de paix au Sahara".
Elle compte des représentants du syndicat national autonome, de la Ligue de défense des droits de l’Homme algérien, SOS disparus. Les autorités algériennes ont interdit à une centaine d’autres de se rendre à Tunis pour la réunion annuelle altermondialiste.
Mais, selon Hammouda Sobhi, "de nombreux Algériens se sont comportés en agitateurs venus expressément pour perturber les débats sur les libertés et les droits de l’Homme".