Emouvante cérémonie d’actes de donation de la famille de Feu Abderrahmane Youssoufi à la FNM et Archives du Maroc

L’émotion à la signature des deux actes de donation de la famille de Feu AbderrahmanE Youssoufi à la Fondation Nationale des Musées (FNM) et à l’Institution Archives du Maroc, a été ce lundi 19 juillet à Rabat particulièrement palpable, fortement amplifiée par les témoignages poignants d’une pléiade de personnalités, amis et compagnons du défunt, venus rendre un vibrant hommage à l’ancien Premier ministre socialiste qui avait conduit le premier gouvernement de l’alternance, sous le règne du défunt roi Hassan II.

Et c’est bien le Conseil National des Droits de l’Homme (CNDH), un lieu aussi symbolique pour le combat du défunt, qui a tenu à abriter cette cérémonie de donation en hommage à la contribution de Feu Youssoufi et son militantisme de longue haleine en faveur des libertés publiques.

Les conventions des legs ont été signées par l’épouse du défunt, Hélène Youssoufi et l’’exécuteur testamentaire de la famille, M’barek  Bouderka, avec le président de la Fondation nationale des musées, Mehdi Qotbi et le directeur des Archives du Maroc, Jamaâ Baida, en présence de plusieurs personnalités du monde de la politique et de la culture, dont le conseiller du roi, André Azoulay les ministres de la Justice, Mohamed Benabdelkader et de la Culture, Othmane El Firdaouss, la présidente du CNDH, Amina Bouayach, le Haut-Commissaire aux anciens résistants et anciens membres de l’armée de libération, Mustapha El Ktiri, le premier secrétaire de l’USFP, Driss Lachgar et l’ancien Premier ministre Driss Jettou, qui avait succédé à Youssoufi en 2002.

Fortement émue, Mme Youssoufi a tenu à souligner que dans le but de ‘’réaliser le vœu de son mari de léguer à la FNM et aux Archives du Maroc ses biens matériels et immatériels dans l’espoir de préserver l’empreinte d’un dévouement inégalé à la nation, à la démocratie et aux droits de l’Homme, cet acte de donation, est l’aboutissement logique de toute une vie guidée par le sens du devoir et du sacrifice pour le pays’’.

‘’Abderrahmane et moi-même ne faisons donc que rendre aux Marocains ce qui leur appartient déjà, la mémoire d’un homme qui a consacré toute sa vie à ses compatriotes et qui leur laisse tout ce qui lui reste de cette vie’’, a affirmé Mme Youssoufi dans un mot lu en son nom par la présidente du CNDH, formant le vœu de voir ‘’l’engagement du défunt, qui a marqué l’histoire nationale, inspirer les générations futures des Marocains’’.

L’amour de Youssoufi pour l’art et la Culture a été excellemment résumé par Mehdi Qotbi, président de la FNM, qui a relevé que le défunt a toujours considéré ces  deux secteurs comme un ‘’moyen de promotion du dialogue et de lutte contre l’ignorance et l’obscurantisme, précisant que ses visites, d’une grande symbolique, au Musée Mohammed VI d’art moderne et contemporain, mettaient en avant la centralité de la culture dans la vie et encourageaient le Marocain à se rendre dans ces hauts lieux où l’art et la beauté s’entremêlent’’.

M’barek  Bouderka et Mehdi Qotbi avec feu Youssoufi

Sous le coup de l’émotion, les intervenants parmi ses amis et compagnons ont rappelé, tour à tour, que cet acte de donation est ‘’un geste symbolique qui porte sur une partie de la mémoire nationale, mais aussi une source pour la promotion de l’histoire du pays avec ses différents affluents’’.

Grand homme d’Etat, Feu Youssoufi a en effet façonné l’histoire politique du Maroc. Il a côtoyé les figures emblématiques de la libération, formé et encadré les futurs leaders socialistes, inspiré des générations de militants et surtout forcé l’admiration de tous, y compris ses farouches adversaires.

Il a été acteur influent de tous les événements politiques phares ayant marqué le royaume depuis les années 50 : la scission au sein du parti de l’Istiqlal et la création de l’UNFP (ancêtre du parti de socialiste), le décès du roi Mohammed V, la première constitution et les premières élections du royaume, l’Etat d’exception… jusqu’à la formation du gouvernement d’Alternance politique qu’il a dirigé en 1998.

Grande figure de la gauche marocaine, il a publié en 2018, ‘’Discussions autour de ce qui s’est passé, bribes de mon parcours telles que racontées à Bouderka’’. Riche en révélations, cette biographie ne dit cependant pas tout sur ce qu’a vécu cette figure emblématique de la politique marocaine. Il emporte dans sa tombe de grands secrets d’Etat qui ne seront peut-être jamais dévoilés.

 

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