Certification Halal: la mosquée de Paris n’est pas une ambassade, dénonce Retailleau
François-Xavier Bellamy saisit la Commission européenne pour dénoncer le monopole de la mosquée de Paris sur la certification Halal et le ministre de l’Intérieur, chargé des Cultes, Bruno Retailleau, a dénoncé une mosquée, très liée à l’Algérie, devenue une ambassade bis.
Interrogé ce vendredi 24 janvier, sur Europe 1, à propos du monopole sur la certification halal exercé par la Grande Mosquée de Paris, avec l’appui des autorités algériennes, le ministre français de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a indiqué avoir demandé à ses services de réagir.
Créée sur mesure en 2023 avec la bénédiction du régime algérien, la GMPCH (Grande Mosquée de Paris Certification Halal), installée à la mosquée avec pour dirigeants le recteur Chems-Eddine Hafiz et son adjoint Mohammed Louanoughi. Plus de 12 millions d’euros sont entrés dans les caisses de la GMPCH depuis sa création.
« L’Islam en France s’est bâti par plusieurs voies. On sait parfaitement que cet Islam qu’on appelle ‘Islam consulaire’, très influencé par des pays étrangers, a pris racine en France. Moi je pense qu’une mosquée, c’est un lieu de culte, et j’y suis très attaché. ça correspond d’ailleurs à la loi française », a dit le ministre après les révélations explosives du journal L’Opinion sur la taxe infligée par la mosquée de Paris aux industriels européens qui veulent accéder au marché algérien.
« Donc j’entends faire respecter le droit français : une mosquée est un lieu de culte, ce n’est pas une ambassade. Et pour ce qui concerne le halal, j’ai demandé à mes services de voir, d’examiner les conditions sur lesquelles cette taxe avait été instaurée. Et si elle était compatible avec la loi de 1905« , a insisté M. Retailleau.
Mardi 21 janvier, l’eurodéputé François-Xavier Bellamy a annoncé de son côté sur son compte X, saisir « la Commission européenne, chargée du fonctionnement du marché intérieur » concernant ce système de certification halal délivrée par la Grande Mosquée de Paris, qui s’est transformée en bureau des douanes de l’Algérie.
« La presse révèle que la Grande Mosquée de Paris, liée à l’Algérie, fait payer toutes les entreprises européennes qui veulent exporter vers ce pays, pour des certificats halal par ailleurs inexistants », a dénoncé l’eurodéputé.
Acculé et refusant de s’expliquer sur cette dîme et l’énorme manne financière qu’elle génère, le recteur Chems Eddine Hafiz s’est insurgé contre « campagne médiatique sans précédent » menée selon lui contre la Grande mosquée de Paris avec » des attaques extrêmement virulentes, totalement mensongères » et provenant notamment « des milieux hostiles à l’apaisement des relations entre la France et l’Algérie ».
Une diversion qui ne convainc personne, notamment les autorités françaises et européennes qui s’interrogent sur sur ce business opaque et très juteux.
« Une mosquée est un lieu de culte ce n’est pas une ambassade » affirme @BrunoRetailleau #LaGrandeITW #Europe1 pic.twitter.com/KQWBoUBbql
— Europe 1 (@Europe1) January 24, 2025