Au Maroc, un milliardaire émirati fait sensation avec d’improbables bolides

Des 4×4 transformés en bolides à six roues rutilants et loufoques, des engins hybrides, croisements d’une jeep et d’un camion: un milliardaire émirati, passionné d’automobile, fait régulièrement sensation dans les rues de Rabat, au Maroc, au volant de véhicules improbables.

Dans la campagne proche de la capitale marocaine, Hamad ben Hamdane Al Nahyane, 55 ans, membre de la famille régnante des Emirats arabes unis, n’a pas fait que poser ses valises: l’immense demeure où il reçoit est exclusivement consacrée à cette passion pour le "tuning", et l’on peut dénombrer à vue d’oeil une bonne centaine de véhicules sur le site.

Propriétaire de plusieurs autres propriétés à l’étranger, le "cheikh arc-en-ciel" ("Rainbow cheikh", son surnom, en raison notamment de sa personnalité jugée "colorée") compterait au total jusqu’à 600 engins, ce qui en fait l’un des plus importants collectionneurs au monde. Dans son pays, son parc situé près d’Abou Dhabi a été transformé en musée et est ouvert au public.

A l’intérieur de sa propriété marocaine s’activent pas moins de 50 personnes –mécaniciens, chauffeurs, cuisiniers, gardiens–, et tout respire la démesure.

Ce père de deux enfants, ancien diplomate et ex-membre de la garde rapprochée du cheikh Zayed ben Sultan Al Nahyane, l’assure: il a fait du Maroc sa résidence principale pour la tranquillité qu’offre le royaume. "La vie y est facile. C’est le seul pays sans maux de tête!", dit-il.

Sur sa passion, Hamad ben Hamdane Al Nahyane se montre intarissable.

"J’adore les voitures (…). Elles reflètent ce que je suis. Quand vous regardez une de mes voitures ou ma maison, c’est ma personnalité que vous voyez", explique-t-il.

"Pas fan des Lamborghini"

Sur son impressionnante collection, il affirme ne travailler que sur des "concepts" dont le budget ne dépasse pas les 600.000 dirhams (quelque 52.000 euros). "Je ne suis pas fan des Lamborghini et des Ferrari", glisse-t-il.

Autre exigence, de taille, le modèle créé doit être "unique au monde". Il s’y attelle lui-même avec une équipe d’une quinzaine de mécaniciens indiens et marocains.

En l’occurrence, peu de chance de croiser ailleurs de tels mastodontes, des 4×4… à six roues, mais aussi des "jeeps camions" et des "doubles mobylettes". Ou des roues de camions énormes sur lesquelles est posé l’habitacle d’une vieille Ford des années 30.

Déjà dans le Livre Guinness des records pour plusieurs de ses créations, le cheikh a donné, en 2011, du grain à moudre à ceux qui le jugent excentrique en faisant inscrire son nom sur une île d’Abou Dhabi en caractère suffisamment gros pour qu’il soit visible de l’espace…

A Rabat, il sillonne de temps à autre le centre-ville, des sorties qui sont loin de passer inaperçues. Les piétons, intrigués, dégainent fréquemment leurs téléphones portables pour immortaliser la présence de ces drô les d’engins.

Abdelhamed Majdi, un jeune père de famille, témoigne. "Je discutais avec ma petite fille quand je l’ai aperçu. Plus la voiture s’approchait, plus sa taille augmentait!", raconte-t-il, avant d’ajouter, rieur: "c’est incroyable, j ai pris ma fille en photo devant la voiture pour la montrer à ma femme".

Si certains trouveront logiquement cette passion tape-à-l’oeil et futile, Alae Imzel, un responsable du groupe "Huntercars", qui rassemble les fans du genre, est conquis.

"La première fois, je me suis demandé +c’est quoi ça+?! Mais ce sont des voiture majestueuses, et énormes. Au Maroc, ce type de +tuning+, c’est du jamais-vu", clame-t-il.

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