La justice française a décidé, jeudi, de rouvrir le dossier d’Omar Raddad, ce jardinier marocain condamné, puis gracié sans jamais être innocenté, pour le meurtre en 1991 de son employeuse Ghislaine Marchal.
27 ans après sa condamnation, la justice a ordonné un complément d’information, première étape vers une éventuelle révision du procès.
« Cette décision est un pas vers la révision », a déclaré l’avocate d’Omar Raddad, Sylvie Noachovitch. « La bataille n’est pas terminée », a-t-elle déclaré à la presse.
Condamné en 1994 à 18 ans de réclusion, Omar Raddad avait bénéficié d’une grâce partielle du président Jacques Chirac, puis d’une libération conditionnelle en 1998. Mais cette grâce n’a pas annulé la condamnation et n’a pas innocenté le jardinier marocain qui a toujours clamé ne pas être l’auteur de ce meurtre.
Un rapport établi en 2019 par un expert privé avait conclu à la présence d’une trentaine de traces d’un ADN complet masculin n’appartenant pas au jardinier et trouvées dans l’une des fameuses inscriptions faites avec le sang de la victime, qui désignaient Omar Raddad comme le meurtrier.
L’expert Laurent Breniaux, qui a analysé 35 traces d’un des ADN présent dans la fameuse inscription « Omar m’a tuer », favorise, dans son rapport, l’hypothèse d’un dépôt d’empreintes au moment des faits, et non d’une « pollution » ultérieure par les enquêteurs.
En d’autres termes, ces traces génétiques auraient pu être déposées par l’auteur de l’inscription, qui ne serait alors pas Mme Marchal mais potentiellement le véritable meurtrier, estime la défense d’Omar Raddad.
Condamné en 1994 à 18 ans de réclusion, sans possibilité de faire appel à l’époque, Omar Raddad, qui n’a jamais cessé de clamer son innocence, avait au total passé plus de sept ans en prison.
L’affaire Omar Raddad est l’une des affaires criminelles les plus célèbres et les plus controversées en France.