"C’est un choix très personnel", explique-t-il, confirmant une information de Médiapart. "Si je me barre, c’est que c’est difficile pour moi de travailler sur l’actualité", ajoute l’auteur de la Une controversée représentant le prophète Muhammad après l’attentat du 7 janvier contre l’hebdomadaire.
"Ca n’arrive plus à m’intéresser, en fait, ce retour à la vie normale de dessinateur de presse. Beaucoup de gens me poussent à continuer, mais ils oublient que le souci, c’est l’inspiration", ajoute-t-il.
Si cette "réflexion sur le départ date d’il y a longtemps", le dessinateur explique qu’après l’attaque, "il a suivi par solidarité, pour laisser tomber personne. Sauf qu’à un moment donné ça a été trop lourd à porter".
Après son départ, il dit vouloir faire "des livres. Prendre du temps" et "relire la bible", avant d’ajouter "Non, je déconne !".
"Dans quelques mois, je ne serai plus Charlie Hebdo, mais je serai toujours Charlie", résume Luz, devenu le dessinateur vedette du journal satirique. Il assure que sa décision n’a rien à voir avec les divisions internes que connaît l’hebdomadaire depuis plusieurs semaines.
En avril, quinze salariés – dont Luz – sur la vingtaine que compte le journal, avaient réclamé une nouvelle gouvernance et un statut d’"actionnaires salariés à part égale", contestant l’utilisation des dons recueillis depuis l’attaque de janvier.
Dernier incident en date, une des journalistes de Charlie Hebdo, Zineb El Rhazoui, a fait savoir la semaine dernière qu’elle était convoquée pour un entretien préalable à un licenciement. La direction avait ensuite assuré qu’il s’agissait uniquement de lui rappeler ses "obligations" professionnelles.