« Cette symbiose entre toi et le Trône a fait du Maroc un bastion inexpugnable et lui a conféré la force et l’invulnérabilité qui lui ont permis de faire face à de grandes épreuves et aux crises les plus graves, de franchir les obstacles les plus difficiles, de négocier les virages les plus délicats de son histoire et de relever de grands défis. Le Maroc s’en est ainsi toujours sorti plus déterminé que jamais, plus confiant en ses capacités, plus solidaire et toujours fidèle à lui-même. »
En lisant attentivement cet éloquent paragraphe du discours du Trône de l’an 2000٫ nous nous rappelons de prime abord qu’il a été élaboré il y a déjà 20 ans. Il est une invitation à la réflexion par la force de son contenu où le maître-mot est « la symbiose du Roi et du peuple ».
La solidarité sociale, le patriotisme et la mobilisation des autorités et des pouvoirs publics marocains sur tous les fronts pendant cette guerre contre la pandémie du coronavirus relèvent d’une réalité que nous vivons dans ses infimes détails au quotidien.
Il est vrai que le secteur de la santé au Maroc n’est pas aussi performant que dans les pays occidentaux ou en Amérique, même si ces derniers ont démontré leurs limites à faire face à la pandémie, mais le Maroc a pu développer une industrie de masques pouvant réaliser son autosuffisance à des prix symboliques, évitant ainsi de tomber dans le piège du marché internationale des masques, tandis que des jeunes marocains sont également en train de produire des appareils de respiration artificielle à un rythme soutenu.
La société marocaine est sans doute impactée par les secteurs informels et la vulnérabilité. Mais les efforts déployés par le Maroc pour pallier à cela sont considérables avec une gestion financière et sociale qui soutient une large population touchée par les effets du coronavirus, en l’attente d’innover des programmes sociaux et économiques en mesure d’atténuer la portée de ses phénomènes après cette pandémie. D’autre part, on ne pourra pas négliger l’importance des actions de solidarité sociétale humaine que ce soit par la contribution au “Fonds spécial dédié à la gestion de la pandémie du Coronavirus” ou à travers des initiatives volontaires ou les opérations “touiza” qui signifie solidarité, synergie et autres oeuvres sociales.
Certains diraient que ces actions sont assimilées à un traitement d’anesthésie à une maladie à laquelle on n’a pas trouvé de traitement curatif… rappelons-nous alors que bien avant cette pandémie, le Maroc menait des luttes sur plusieurs fronts, la formation professionnelle, l’auto-entreprenariat, la facilitation des crédits bancaires, la concrétisation de la régionalisation avancée, le chômage, l’enseignement et les travaux de la Commission spéciale sur le modèle de développement…
Ce que nous vivons aujourd’hui en images de résistance face à un ennemi invisible qui fait des victimes au quotidien n’est pas étranger à la société et au peuple marocains, il suffit de se rappeler quelques dates historiques qui nous ont conduit à cette recette magique faisant du Maroc un « cas d’exception”, cette symbiose du Roi et du peuple… et des faits de l’histoire contemporaine sont à l’appui …
Suffit-il de rappeler la symbiose entre le Roi et le peuple le 20 août 1953, lorsque le peuple marocain a présenté la demande au protectorat français de retrouver le Sultan légitime du pays feu Mohammed V de son exil avec les membres de la famille royale ?
Suffit-il de rappeler la symbiose entre le Roi et le peuple au cours de l’été 1957, quand près de 12.000 Marocains se sont portés bénévoles pour construire la « Route de l’Unité » et édifier un Maroc libre et indépendant, comme l’avait annoncé feu Mohammed V ?
Suffit-il de rappeler la symbiose entre le Roi et le peuple en organisant la marche verte en novembre 1975 où 350 000 Marocains se sont portés volontaires en réponse à l’appel de feu le roi Hassan II pour récupérer le Sahara marocain du protectorat espagnol.?
Suffit-il de rappeler la symbiose entre le Roi et le peuple après le discours du 9 mars 2011 et l’implication des Marocains dans l’élaboration d’une nouvelle Constitution tandis que la plupart des pays arabes connaissaient de violents coups d’état et conflits ?
Aujourd’hui encore, nous vivons un nouvel épisode et une nouvelle étape historique de cette symbiose. Nous en reparlerons en détails après-Coronavirus. Rappelons uniquement du discours du trône de 2000, (Nous serons plus résistants, plus courageux, plus solidaires et plus fidèles…). Le Maroc restera ainsi fidèle à son histoire et à son élan solidaire en temps de crises et de difficultés.
Abdellah Boussouf*
Historien, Secrétaire général de la Communauté marocaine à l’étranger