Intervenant à l’ouverture du 3ème Congrès mondial sur le fret ferroviaire, organisé sous le Haut patronage du Roi Mohammed VI par l’Union internationale des chemins de fer (UIC) et l’Office national des chemins de fer (ONCF), M. Daoudi a indiqué que ce projet sera réalisé en partenariat avec l’Université de Valenciennes et le groupe Alstom, en vue d’accompagner le développement de ce secteur dont les besoins en ressources humaines sont estimées à quelque 60 mille cadres et techniciens.
Le fret ferroviaire occupe une place importante dans la stratégie de développement logistique du Maroc, a noté le ministre, mettant l’accent sur les programmes de modernisation du réseau ferroviaire national et sur le projet de Ligne à grande vitesse (LGV), qui renforcera la connectivité du Maroc aux corridors logistiques internationaux et contribuera à améliorer la compétitivité de l’économie nationale.
De son côté, le directeur général de l’UIC, M. Jean-Pierre Loubinoux, a relevé que le choix porté sur Tanger pour l’organisation de ce congrès pour la première fois en Afrique découle de l’importance stratégique de la ville en tant que carrefour entre les mers et continents, ainsi que de la dynamique que connait la ville grâce aux grands projets logistiques réalisés dans la région.
Il a, par ailleurs, mis l’accent sur les perspectives de développement du fret ferroviaire en Afrique et dans le monde, notamment grâce à l’essor des mécanismes de logistique multimodaux axés sur la complémentarité entre transport ferroviaire, routier et maritime, dans une optique d’interopérabilité à la fois entre les pays et régions et entre les modes logistiques.
L’actuelle conjoncture de crise financière mondiale ne doit pas masquer les perspectives positives de croissance du secteur à long terme, a-t-il souligné, précisant que le trafic de fret ferroviaire devrait progresser de 8 fois à l’horizon 2050. Les perspectives de croissance sont particulièrement palpables en Afrique qui ne pèse actuellement que par 2 % du volume du fret mondial, a-t-il ajouté.
Pour sa part, le directeur général de l’ONCF et président de l’UIC-Afrique, Mohamed Rabie Khlie, a mis en exergue l’importance du Détroit de Gibraltar, appelé à être la référence de la logistique internationale, d’où l’intérêt pour le Maroc de développer l’activité de fret ferroviaire dans la région et de réfléchir sur les moyens d’intégrer cette activité dans le système logistique global.
Il a, à cet égard, rappelé les grandes lignes de la Stratégie nationale de développement de la compétitivité logistique, qui prévoit la création de 70 zones logistiques, totalisant 3.300 ha, au niveau de 17 villes, avec pour objectifs à l’horizon 2015 de baisser les coûts logistiques par rapport au PIB de 20 % actuellement à 15 %, de soutenir la croissance économique et de réduire de 35 % les émissions de CO2.
Le Congrès mondial sur le fret ferroviaire, qui se poursuit vendredi, est organisé cette année sous le thème "Le transport ferroviaire : Quel rôle dans le développement de la logistique mondiale ?", avec la participation d’experts, professionnels et chercheurs d’une quarantaine de pays, qui débattront de plusieurs thèmes clés, notamment les corridors fret internationaux, l’intermodalité entre le maritime et le ferroviaire et les innovations technologiques de la logistique.
Les précédentes éditions du congrès se sont déroulées à New Delhi en 2007 et à Saint-Pétersbourg en 2010.