Un conseil d’administration de l’entreprise est prévu lundi, qui devrait décider du sort de son PDG, arrivé à la tête de l’opérateur de télécommunications en 2010, dont l’Etat contrôle 27 %.
Quinze personnes siègent à ce conseil d’administration, parmi lesquelles l’ancienne ministre (et spationaute) Claudie Haigneré, l’ancien patron espagnol de Carrefour José-Luis Duran ou encore la directrice de la stratégie du groupe pétrolier Total, Helle Kristoffersen. Les trois administrateurs élus par le personnel, respectivement des syndicats SUD, CGT et CFDT, auront un rôle-clé.
SUD a déjà estimé que la mise en examen de M. Richard était difficilement compatible avec la direction du groupe. Quant à la CGT, elle a rappelé que "non seulement elle ne soutient pas la stratégie de la direction de France Télécom, mais qu’elle la conteste et entend la combattre". La CFDT a en revanche soutenu M. Richard. Pour Pierre Dubois, délégué du syndicat, "tant qu’il n’est pas coupable, il doit rester à son poste. Son renvoi par l’Etat serait perçu comme une injustice", rappelant que chez Orange, il est "perçu comme un patron humain".
Christian Eckert (PS), rapporteur général du budget à l’Assemblée nationale, a déclaré de son côté jeudi que le PDG d’Orange ne pouvait pas rester à la tête de cette entreprise. "Mon avis est qu’il ne doit pas rester à la tête d’Orange, a déclaré sur LCI le député socialiste de Meurthe-et-Moselle. Il y a trop d’affaires en ce moment […] il ne faut pas qu’on s’habitue, il ne faut pas que cela se banalise."
"C’est à l’Etat d’en décider, il est actionnaire", a répondu pour sa part le président de l’UMP, Jean-François Copé, à BFMTV et sur RMC, quand il lui a été demandé si l’Etat devait demander le départ de ce grand patron. "Ce qui doit être examiné, c’est l’intérêt de l’entreprise : oui ou non, Stéphane Richard, présumé innocent, est-il en situation de pouvoir conduire les destinées de cette très grande entreprise ?" "Seuls les actionnaires ont vocation à le dire", a déclaré M. Copé.
L’enquête sur l’arbitrage dont a bénéficié en 2008 Bernard Tapie dans son litige avec le Crédit lyonnais a pris un nouveau tour mercredi, Stéphane Richard, se retrouvant en position délicate avec sa mise en examen pour "escroquerie en bande organisée".