Tunisie : Ennahdha appelle à faire barrage à la « corruption »

Rached Ghannouchi, le chef du parti d’inspiration islamiste Ennahdha, principale force au Parlement tunisien, a appelé à "faire barrage à la corruption", lors des législatives du 6 octobre, qui l’opposent notamment au parti de l’homme d’affaires Nabil Karoui, soupçonné de blanchiment.

Reconnaissant qu’il sera difficile d’obtenir une majorité, Rached Ghannouchi, lui-même candidat pour la première fois, a souligné que "le but essentiel en cette période (électorale) est de faire barrage à la corruption".

"Si le peuple nous renouvelle sa confiance, nous gouvernerons avec les forces révolutionnaires qui ne sont pas soupçonnées de corruption", a-t-il assuré devant la presse vendredi.

Il a estimé que les législatives devraient consacrer Ennahdha au coude à coude avec Qalb Tounes, le parti de M. Karoui. Ce dernier s’est qualifié de son côté au second tour de la présidentielle au détriment du candidat d’Ennahdha.

Soulignant la grande "expérience" de son parti qui était pendant cinq ans membre de la coalition au pouvoir, M. Ghannouchi a martelé "aucun de nos représentants n’est accusé de corruption".

M. Karoui est poursuivi par la justice depuis 2017 pour blanchiment d’argent et évasion fiscale. Si le parquet considère les soupçons "solides", son arrestation le 23 août, soit 10 jours avant le début de la campagne, avait suscité des interrogations sur une instrumentalisation de la justice par le politique.

Face aux opérations caritatives télévisées qui ont fait la popularité de M. Karoui, M. Ghannouchi a défendu une lutte "honnête" contre la pauvreté et préconisé notamment la mise en place d’un fonds de zakkat (aumône musulmane), géré par une instance indépendante.

M. Ghannouchi a défendu son choix de gouverner en alliance avec son adversaire de 2014, le parti présidentiel Nidaa Tounes, soulignant que ce consensus en place jusqu’à fin 2108 lui avait coûté des voix mais avait permis de stabiliser le pays.

Ennahdha a appelé à voter au second tour de la présidentielle pour Kais Saied, un universitaire farouchement indépendant, prônant une refonte des institutions pour décentraliser radicalement le pouvoir.

M. Ghannouchi a néanmoins réitéré vendredi son opposition à toute modification de la Constitution de 2014, fruit d’un délicat compromis.

Après les législatives du 6 octobre, les sept millions d’électeurs tunisiens seront à nouveau appelés à voter, très probablement le 13 octobre, pour choisir leur président

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