Alger brûle tout pour les séparatistes du Polisario

Une forme de folie politique est celle de vouloir absolument avoir raison contre tout le monde. C’est ce qui arrive actuellement au régime algérien dans sa manière de gérer sa relation avec le Maroc. Une forme de psychorigidité inquiétante qui lui fait prendre les décisions les plus irrationnelles, quitte à sacrifier ses propres intérêts, pourvu que cela puisse affaiblir potentiellement le voisin marocain.

Cette situation rappelle étrangement une anecdote qui circule dans les milieux populaires au Maghreb. Narrée de cette manière, elle devient révélatrice d’un état d’esprit.  Il s’agit d’un Marocain et d’un Algérien qui se sont perdus dans le désert du Sahara. Au cours de leurs errance, un génie leur apparaît et leur fait cette étrange proposition : Demandez moi ce que vous voulez , je donne le double à l’autre. Après un temps de réflexion, l’algérien répond au génie : « crève moi un œil ».

La diplomatie algérienne s’apparente à cette posture. Elle est prête à brûler tous ses vassaux, pourvu que sa chute puisse atteindre le Maroc. Une attitude fortement suicidaire qui n’apporte que destructions et désespoirs.

Depuis l’arrivée d’Abdelmajid Tebboune au pouvoir, le Maroc est devenu l’alpha et l’oméga de la politique algérienne. Il l’était déjà du temps du président Abdelaziz Bouteflika, mais cette vision hostile au Maroc était encadrée par des lignes rouges. Avec le Duo Tebboune/Chengriha, la fixation sur le Maroc a atteint des niveaux de densités inédites.

La forte tension politique créée autour de la dernière rencontre sportive entre l’USM Alger et la RSBerkane est venue incarner cette dangereuse escalade. Les deux pays vivaient déjà une situation de rupture chronique. Elle vient d’être dangereusement approfondie du seul fait que le maillot officiel de RSB était floqué de la carte intégrale du Royaume.

La nouveauté aujourd’hui est que l’opinion algérienne est arrivée à la conviction que le régime qui la dirige est prêt à sacrifier ses propres intérêts pour défendre les chimères du séparatisme de ses protégés du Polisario. Tant qu’il s’agissait de financer ou de parrainer sur le plan diplomatique cette aventure séparatiste, l’Algérie ne lésine pas sur les moyens au dépend de sa population, obligée de faire des queues interminables pour des produits de première nécessité.

Aujourd’hui, le Polisario est élevé au rang de cause sacrée pour le régime político-militaire d’Alger et il adopte des attitudes qui font passer les intérêts des algériens derrière l‘intérêt du Polisario. Non content d’avoir pendant des décennies provoqué une hémorragie des finances algériennes au profit du front Polisario, aujourd’hui le régime conditionne l’avenir du sport algérien pour défendre une utopie, devenue au fil des années une obsession morbide.

Pour défendre le Polisario, Alger a été jusqu’à  provoquer une crise ouverte avec l’Espagne, la France, les pays arabes et à mettre sous haute tension la plupart de ses relations internationales. Ironie de l’histoire, tout ce qu’entreprend le régime algérien sur le plan international est étroitement lié à son obsession sur le Polisario. Cette insistance est devenue tellement caricaturale que demain si, par exemple, les Nations-Unies organisent une conférence internationale sur la vie sur Mars, la délégation algérienne trouvera l’occasion d’évoquer le Polisario.

Le citoyen algérien ordinaire est en train de découvrir que si son pays est à ce point isolé. C’est parce que son régime a décidé d’investir à perte dans une cause perdue d’avance. et que si son pouvoir d’achat dégringole, que la qualité de sa vie s’abîme à vue d’œil malgré les richesses énergétiques dont regorge son sol, c’est que son régime prend des décisions à contre-courant de l’histoire et de la géographie.

Cette vérité est d’autant plus douloureuse pour les Algériens que le Polisario n’est pas une cause populaire en Algérie. Ce fantasme séparatiste est à peine un dossier  dans les cénacles du pouvoir militaire algérien. La possibilité que la situation algérienne évolue vers une interpellation populaire autour de ces choix qui minent le bien-être des algériens n’est pas à  exclure. Déjà sur les réseaux sociaux a commencé un mouvement qui s’interroge ouvertement sur ce que gagne l’Algérie en continuant à miser sur le Polisario, une cause perdue sur le plan diplomatique et politique.

Aujourd’hui, la question qui doit tarauder les Algériens est celle de constater que pour les beaux yeux de Brahim Ghali et de ses milices armées, le régime algérien est en train de transformer l’Algérie en prison à ciel ouvert, de dynamiter ses relations avec son voisinage et de couper les amarres avec la plupart des influents acteurs de la communauté internationale.

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