"Bachar al-Assad continue à bénéficier du soutien de la Chine et de la Russie. J’espère qu’ils (Chinois et Russes) ne continueront pas à soutenir ce régime qui se prépare à des massacres vraiment atroces", a déclaré l’ex-observateur algérien, à la veille d’une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU qui doit examiner un projet de résolution sur la Syrie.
Ce texte, présenté par le Maroc au nom de la Ligue arabe et soutenu notamment par le Royaume-Uni et la France, appelle à un soutien international à un plan de sortie de crise qui prévoit l’arrêt des violences et le transfert des pouvoirs du président syrien à son vice-président avant l’ouverture de négociations.
Pékin et Moscou avaient opposé le 2 octobre leur veto à un projet de résolution condamnant le régime de Bachar al-Assad. La Russie demeure toujours hostile à un tel texte, tandis que la Chine reste très discrète sur ses intentions, selon des diplomates.
Anouar Malek, écrivain et militant des droits de l’homme, a souligné l’urgence de la situation. "J’ai entendu de la bouche de plusieurs responsables: +Nous sommes prêts à tout détruire+. La guerre civile est à craindre car il y a des incitations à la confrontation communautaire", a-t-il affirmé.
"A Homs (centre), Assef Shawkat (le ministre syrien de la Défense) était dans le même hô tel que nous. Je l’ai entendu dire: +On pourrait liquider cette contestation en 15 minutes. Ce qui nous retient, c’est qu’ils (les opposants) ont des caméras branchées en permanence sur (les chaînes satellitaires du Golfe) al-Jazira et al-Arabia+. Je lui ai alors demandé s’il ne redoutait pas de faire de nombreuses victimes civiles. Et il a répondu: +s’ils soutiennent les terroristes, c’est que ce sont eux-mêmes des terroristes+", a-t-il raconté.
Anouar Malek avait annoncé le 6 janvier sa démission, puis avait dénoncé les "crimes en série" du régime syrien. Il avait été déployé pendant une quinzaine de jours à Homs, épicentre du soulèvement qui avait alors fait plus de 5.000 morts depuis la mi-mars selon l’ONU.