Pour sa première conférence de presse, François Hollande va tenter d’apaiser les inquiètudes des Français

Au plus bas dans les sondages six mois après son investiture, contesté dans sa propre majorité, le président François Hollande tentera ce mardi de rebondir et de convaincre une opinion inquiète lors de la première conférence de presse de son quinquennat où il jouera « une partie très importante ». En attendant ce moment de vérité, Le président a reçu le prix de la gentillesse en politique décerné lundi par le magazine Psychologies, avec 19 voix. Nicolas Sarkozy, lui, n’a pas reçu un seul vote.

Pour sa première conférence de presse, François Hollande va tenter d
Cette conférence très attendue intervient à un moment charnière, alors que le chef de l’Etat vient de lancer un nouveau chantier de son quinquennat, "la relance de la compétitivité". Il a lui-même expliqué qu’il s’agissait d’un "troisième temps" de son action, après ceux de "la réorientation de l’Europe", et du "redressement budgétaire".

Alors que l’espoir suscité par son slogan de campagne, "Le changement, c’est maintenant", est retombé comme un soufflé, ce grand rendez-vous médiatique va aussi marquer son entrée "dans une phase d’action", veut espérer le ministre de l’Agriculture Stéphane Le Foll, un de ses proches.

Alors que sa cote de confiance a encore fondu (de 3 points, à 39%, selon le dernier baromètre mensuel CSA-Les Echos), le chef de l’Etat a décidé de monter "en première ligne", selon sa propre expression.

Pour le président de l’institut CSA, Bernard Sananes, le "premier enjeu" mardi sera "de donner aux Français des raisons d’espérer alors que la crise est là et que leur moral est au plus bas".

"Le second c’est incontestablement de montrer que le gouvernement est mobilisé", alors qu’une série de couacs a fragilisé la crédibilité de son Premier ministre Jean-Marc Ayrault. Enfin, le chef de l’Etat doit lui-même "s’imposer dans l’habit présidentiel face au Hollande bashing qui a quand même quelques échos dans l’opinion, notamment sur la question de l’autorité du président de la République".

"Dans un moment qu’elle sait difficile, l’opinion est prête à accepter des changements de positions" comme sur la TVA, mais les Français "jugeront sur deux critères : est-ce que c’est juste, est-ce que c’est efficace", estime-t-il.

L’exercice risque de s’avérer compliqué, le chef de l’Etat devant "envoyer des signaux forts aux acteurs économiques" tout en conservant "son socle électoral".

D’autant que la gauche de sa majorité l’attend déjà au tournant. "Demain, on va voir comment François Hollande va expliquer que ce qui n’a pas marché ailleurs – en Grèce, en Espagne, au Portugal – va marcher ici !", a prévenu lundi le porte-parole du Front de gauche, Jean-Luc Mélenchon.

Pour un de ses proches, François Hollande joue "une partie très importante" avec cette première conférence de presse, "un temps fort" qui doit désormais rythmer son quinquennat tous les six mois, comme il l’a promis.

"Il va devoir expliquer le sens de son action, fixer un cap, une perspective mais aussi se poser en rassembleur devant des Français inquiets".

Pour lui, le chef de l’Etat "devra aussi se concentrer sur la question, centrale pour les Français, de l’emploi".

Au sein du gouvernement et au PS, les attentes sont également fortes. "J’attends une excellente pédagogie, une claire vision de là où il veut aller", affirme une ministre.

"La pédagogie (est) aujourd’hui nécessaire pour que chacun de nos concitoyens puisse comprendre le sens des efforts qui sont demandés", commente le porte-parole du PS David Assouline.

Quelque 350 journalistes français et étrangers sont attendus pour cette conférence de presse au long cours, retransmise en direct sur France 2 et les chaînes d’information en continu et qui s’ouvrira par "une adresse" liminaire du chef de l’Etat aux Français.

Alors que François Hollande avait en avril envisagé d’organiser ce rendez-vous hors les murs de l’Elysée, dans un lieu moins imposant, il a finalement choisi le cadre solennel de la grande salle des fêtes de l’Elysée, où se tiennent traditionnellement depuis de Gaulle ces grandes messes médiatiques.

Le temps de la présidence "normale" semble s’éloigner pour un exercice plus solennel du pouvoir. "L’Elysée, c’est le lieu de décision et de pouvoir", constate sobrement un des proches de M. Hollande.

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