Nouvelles tensions sur la ligne Rabat/Alger sur fond de biens immobiliers

Menée en toute légalité, une procédure d’expropriation de trois biens immobiliers algériens à Rabat a été dénoncé par la diplomatie algérienne comme une « confiscation de sièges de ses représentations diplomatiques au Maroc ».

L’Algérie a saisi cette occasion pour attaquer Rabat considérant qu' »il y a là une violation inqualifiable du respect et du devoir de protection à l’égard des représentations diplomatiques d’Etats souverains qui sanctuarisent tant le droit que la coutume internationale », selon un communiqué du ministère algérien des Affaires étrangères.

Des sources diplomatiques marocaines ont réfuté en bloc les allégations infondées contenues dans le communiqué. « Les locaux de la Chancellerie et de la Résidence de l’ex-ambassade d’Algérie à Rabat ne sont concernées par aucune procédure », confirment ces sources.

Pour des raisons d’extension des locaux administratifs du ministère des Affaires étrangères, ce dernier avait ouvert en toute transparence  les discussions avec les autorités algériennes.

Sont concernés des biens immobiliers appartenant à des citoyens marocains, composés de trois grands lots (trois villas d’une superficie respective de 1.149 m², 547 m² et 542 m²), mais aussi trois propriétés appartenant à l’État algérien. Il s’agit d’un terrain de 619 m², un autre bien d’une superficie de 630 m² et constitué d’une résidence sur deux étages, avec des bureaux au rez-de-chaussée, ainsi qu’une villa d’une superficie de 491 m².

« Ce n’est pas un sujet que le Maroc a traité en catimini, mais au contraire en toute transparence et en lien direct avec les autorités algériennes qui ont répondu », ont affirmé ces sources diplomatiques, précisant que la procédure était « au point mort aujourd’hui parce que le Maroc n’est pas dans une logique d’escalade ».

Selon les sources diplomatiques marocaines, les locaux diplomatiques algériennes « 𝗱𝗲𝗺𝗲𝘂𝗿𝗲𝗻𝘁 𝗿𝗲𝘀𝗽𝗲𝗰𝘁𝗲́𝘀 𝗲𝘁 𝗽𝗿𝗼𝘁𝗲́𝗴𝗲́𝘀 𝗽𝗮𝗿 𝗹’𝗘𝘁𝗮𝘁 𝗺𝗮𝗿𝗼𝗰𝗮𝗶𝗻, 𝗺𝗲̂𝗺𝗲 𝗲𝗻 𝗹’𝗮𝗯𝘀𝗲𝗻𝗰𝗲 𝗱𝗲 𝗽𝗿𝗶𝘃𝗶𝗹𝗲̀𝗴𝗲𝘀 𝗲𝘁 𝗶𝗺𝗺𝘂𝗻𝗶𝘁𝗲́𝘀 𝗰𝗼𝗻𝘀𝗲́𝗰𝘂𝘁𝗶𝘃𝗲𝗺𝗲𝗻𝘁 𝗮̀ 𝗹𝗮 𝗿𝘂𝗽𝘁𝘂𝗿𝗲 𝘂𝗻𝗶𝗹𝗮𝘁𝗲́𝗿𝗮𝗹𝗲 𝗱𝗲𝘀 𝗿𝗲𝗹𝗮𝘁𝗶𝗼𝗻𝘀 𝗱𝗶𝗽𝗹𝗼𝗺𝗮𝘁𝗶𝗾𝘂𝗲𝘀 𝗽𝗮𝗿 𝗹’𝗔𝗹𝗴𝗲́𝗿𝗶𝗲 ».

Le ministère marocain a entrepris des démarches similaires auprès d’autres représentations étrangères du quartier pour agrandir ses locaux, a-t-on précisé de mêmes sources.

Pour rappel, l’Algérie avait déjà rompu unilatéralement ses relations diplomatiques avec le Maroc en août 2021. Plusieurs mesures avaient ainsi suivi cette rupture, dont la fermeture de l’espace aérien algérien aux avions marocains, la fermeture du gazoduc Maghreb-Europe (GME), et plus récemment, l’interdiction du transit des marchandises importées depuis l’Algérie par les ports marocains.

Outre son soutien logistique et financier depuis 1975 aux séparatistes du Polisario, l’Algérie, dont son chef de la diplomatie accuse le Maroc de « provocation » et de « nouvelle phase escalatoire marocaine », a ouvert son chéquier et une représentation en plein centre d’Alger d’un obscur Parti national du Rif dans une autre tentative désespérée de déstabiliser le Maroc.

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