Dans ce message, le souverain affirme avoir appris avec une grande affliction et une profonde peine le décès de Feu Simon Levy, que Dieu l’accueille dans Sa sainte miséricorde.
En cette douloureuse circonstance, le Roi exprime à la famille du défunt, à ses amis, à ses compagnons au sein du Parti du Socialisme et du Progrès (PPS) et à l’ensemble des membres de la communauté juive marocaine, Ses vives condoléances et Ses sincères sentiments de compassion, implorant le Très-Haut de leur accorder un meilleur réconfort et rétribution pour cette perte.
"Nous nous remémorons, avec respect, les qualités de l’éminent défunt, ses nobles valeurs humaines, son nationalisme sincère, puisqu’il avait adhéré, à son plus jeune âge, au mouvement national pour défendre la liberté, l’indépendance et l’intégrité territoriale du Maroc, tout en restant attaché aux constantes et aux valeurs ainsi qu’à la souveraineté du Royaume".
Le défunt, poursuit le message, était un éminent professeur et un militant progressiste, très attaché à sa marocanité, oeuvrant avec abnégation et fierté à mettre en évidence la contribution du patrimoine culturel juif marocain pour la consolidation des spécificités de l’identité marocaine authentique.
Cette spécificité marocaine, souligne le message, se distingue par la diversité de ses confluents et la fusion dans une identité unifiée, fondée sur les nobles valeurs de tolérance, de cohabitation, de paix, de justice et d’équité, ajoutant que le défunt concrétisait son engagement vis-à-vis de ces valeurs en défendant les causes justes nationale, internationale et palestinienne.
Ce grand intellectuel, né à Fès en 1934, avait fourbi ses armes dans le nationalisme en prenant cause et effet pour l’Indépendance du Maroc dès 1953. De l’action estudiantine à la direction du PPS, en passant par des années d’un travail responsable et assidu à l’UMT, Simon Levy faisait partie des grandes personnalités et grands hommes politiques qui ont marqué le Maroc d’aujourd’hui à l’instar de feu Ali Yata avec qui, il a d’ailleurs longtemps cohabité aux premières loges au sein du PC, PLS et PPS. A la mort de ce dernier, et quoique son militantisme farouche et sincère ne fût en rien atténué, il s’écartera petit à petit de la vie partisane après un passage en tant que conseiller municipal de la ville de Casablanca de 1976 à 1983. .
Simon Levy qui a enseigné pendant de nombreuses années à la Faculté des lettres et des sciences humaines de Rabat, était aussi un grand linguiste et fin connaisseur de l’arabe dialectal. Il était licencié ès lettres d’espagnol et de portugais (1956), et avait obtenu aussi un DES en (1958) sur «La guerre du Rif, sous le règne d’Alfonso XIII», et un doctorat d’Etat (1990) pour une thèse sur les «Parlers arabes des juifs du Maroc: particularités et emprunts. Histoire, sociolinguistique et géographie dialectale ». Simon Lévy est aussi, auteur de plusieurs travaux portant sur l’histoire du judaïsme marocain.