La « Charte des Ouléma Africains » a été lancée officiellement, vendredi, depuis Fès en marge des travaux de la 5ème session ordinaire du Conseil supérieur de la Fondation Mohammed VI des Ouléma Africains, dont les travaux se sont tenus les 6 et 7 décembre.
Lancée à la bibliothèque de la Mosquée Al Qaraouiyine de Fès, en présence du Secrétaire général du Conseil supérieur des Ouléma, Mohamed Yessef, du Secrétaire général de la Rabita Mohammadia des Ouléma, Ahmed Abbadi et du secrétaire général du Conseil supérieur de la Fondation Mohammed VI des Ouléma Africains, Mohamed Rifki, cette charte constitue un document de référence définissant la voie doctrinale et servant les objectifs des Ouléma de la Fondation.
Ce document constitue un guide doctrinal et une référence précieuse au service des efforts scientifiques de la Fondation Mohammed VI des Ouléma Africains visant à protéger ses Ouléma et réaliser ses objectifs.
La Fondation aspire à ce que la Charte des Ouléma Africains, dont l’élaboration a été décidée lors de la 3ème session ordinaire du Conseil Supérieur de la Fondation Mohammed VI des Ouléma Africains, tenue les 17 et 18 décembre 2019, soit un document doctrinal et un pilier fondamental pour l’action commune des Ouléma africains afin d’atteindre les nobles objectifs fixés à la Fondation par Amir Al Mouminine (commandeur des croyants), le Roi Mohammed VI.
Cette Charte, considérée comme un message de communication entre les Ouléma et une référence majeure dans l’histoire de l’institution, repose sur cinq axes équilibrés et complémentaires. Son socle fondamental vise à ancrer et consolider les aspects religieux communs en termes de croyance, de doctrine, et de comportement à l’échelle du continent africain et ce, dans le but de protéger la sécurité spirituelle de ses peuples et de garantir le bonheur de ses enfants en les éduquant dans une foi éclairée, aussi bien dans leurs vies quotidiennes que dans leurs engagements religieux et civiques.
Ces axes concernent « Les Ouléma de la nation : qualités et fonctions », « Préserver les constantes religieuses africaines communes », « Les valeurs islamiques et la protection du commun religieux », « Protéger la sécurité spirituelle en Afrique » et « L’Afrique : perspectives et aspirations ».
Face aux missions renouvelées dont les Ouléma africains assument la responsabilité en tant qu’héritiers divins, suivant les traces du Prophète Sidna Mohammed (que la paix et la bénédiction soient sur Lui) et des générations précédentes de cette nation, l’obligation du moment exige une collaboration harmonieuse, une coordination des efforts, et une unification de la vision, selon la Fondation, qui note que ceci afin de faire face à tous les défis et aux évolutions auxquels le continent africain est confronté, compte tenu de sa diversité culturelle, de sa pluralité religieuse et de son aspect spirituel.
Ce document constitue l’héritage des générations actuelles des Ouléma aux générations futures, assurant une continuité à travers laquelle les fondements des Ouléma africains s’harmonisent avec les exigences de la réalité africaine. Il prend en compte les changements culturels, les efforts scientifiques reconnus, ainsi que la diversité des perspectives, des idées et des conceptions, dans le cadre de l’unité et de l’intégration.
Dans une allocution prononcée à cette occasion, M. Yessef a affirmé que la Charte vise à aider les érudits du continent africain à mener à bien leur mission d’éveil et de renaissance de la Oumma.
Il a appelé les érudits à assumer leur rôle pour « transmettre le message de la foi et les valeurs nobles que la Continent a préservées ».
M. Yessef a incité les ouléma africains à suivre l’exemple des prédécesseurs sur le continent qui ont laissé un grand legs aux générations futures, les exhortant à œuvrer pour le renouveler, soulignant l’importance de la réunion d’aujourd’hui pour établir la renaissance et le renouveau de la Oumma.
Il n’a pas manqué de rappeler l’histoire ancestrale de l’Université Al Qarawiyine de Fès et son rôle dans l’unification des efforts de l’Occident islamique, y compris de nombreux étudiants africains qui se sont rendus à l’université pour comprendre la religion, apprendre de ses sources de connaissances et informer leurs communautés s’ils y revenaient.
Il a souligné dans le même contexte le rôle crucial de l’institution d’Imarat Al Mouminine dans la protection de la science et des ouléma et dans la promotion du Fiqh islamique.