La présidente de la Haute autorité de la communication audiovisuelle (HACA), Latifa Akharbach, a alerté, vendredi à Fès, sur l’ampleur et l’impact de la désinformation à l’ère de la transformation numérique, la qualifiant de « fléau auquel aucune société n’échappe ».
Invitée par l’Université Sidi Mohammed Ben Abdellah de Fès (USMBA) pour animer sa conférence inaugurale pour l’année académique 2023-2024 sous le thème « La désinformation à l’ère des crises, le séisme d’Al Haouz comme modèle », Mme Akharbach a souligné que « la désinformation est un phénomène ayant existé de tous temps et qui a pris l’ampleur d’une pandémie à cause de la transformation numérique des médias et de la communication ».
Pour la présidente de la HACA, la transformation numérique et « la société d’hyper-connexion » ont constitué un tournant qui a créé un « champs organique nouveau et un nouvel espace public dans lequel nous sommes tous plongés ».
Face aux étudiants et professeurs de l’USMBA, Mme Akharbarch a dressé un tableau sans équivoque de l’impact du phénomène de la désinformation sur les sociétés modernes, expliquant qu’il s’agit désormais d’une « arme » et d’un « outil » employé par différents types d’acteurs.
Aucun domaine n’échappe à ce fléau, a averti l’experte des médias, notant que même les sciences exactes font désormais l’objet de campagnes de désinformation sponsorisées par des parties servant leur propre intérêt politique ou financier.
A cet égard, Mme Akharbach a fait observer que les crises, notamment la pandémie du Covid-19, créent les conditions propices pour la propagation de toutes sortes d’informations erronées et falsifiées dans le but d’induire le public en erreur.
Par conséquent, a-t-elle martelé, il est devenu impératif de réfléchir aux moyens de « protéger l’intégrité de l’information et de la connaissance ».
« Tout l’enjeu consiste à lutter contre la désinformation sans pour autant porter atteinte à la liberté », a relevé la présidente de la HACA, notant que dans cette bataille, il est essentiel de renforcer l’offre médiatique là où les réseaux sociaux ont délogé les médias traditionnels comme première source d’information, notamment en Afrique.