Macron presse l’islam de France

De mémoire de représentants de l’islam de France, jamais réunion avec la présidence de la république n’aura été aussi franche dans son discours et dans son ultimatum. Emmanuel Macron a exercé une pression inédite sur les structures qui ambitionnent de représenter l’islam de France au point d’exprimer des menaces à peine voilées contre ceux qui pourraient être tentés d’entrer dans le refus et le blocage.

Emmanuel Macron voudrait réussir là où trois décennies avec de prestigieux ministres de l’intérieur ont échoué à faire bouger les lignes. Cette aventure de l’organisation de l’islam de France a connu l’implication personnelle des  ministres de l’intérieur de renommée, de Pierre Joxe à Gérald Darmanin, en passant par -Charles Pasqua, Jean-Pierre Chevènement, Nicolas Sarkozy ou Manuel Valls,

Le contexte est aussi abrasif que l’agenda  politique du président extrêmement serré. La  France vient de subir une vague d’attentats terroristes d’une violence rarement atteinte. Trois grands symboles ont été touchés : la presse avec l’attaque des anciens locaux de Charlie Hebdo, l’éducation par la décapitation de Samuel Paty et l’église par l’assassinat de trois croyants en pleine prière.

Le président Macron s’était déjà engagé à présenter une loi pour contrer le séparatisme nourri par l’islamisme politique. Les attentats terroristes ont précipité cet agenda et imposé un rythme haletant à sa mise en application. Cette fameuse loi bientôt présentée devant le conseil des ministres et un passage devant le parlement s’appelle dorénavant loi pour  le «renforcement des valeurs de la République».

Dans cette stratégie de lutte contre la radicalité religieuse, Emmanuel Macron avait pris la décision stratégique de stopper l’arrivée d’imams détachés en provenance de pays comme la Turquie (160 imams), l’Algérie (120) où Le Maroc (27). Il crée par conséquent une situation inédite en France où le pays doit former et produire ses propres imams.  D’où l’idée de créer un Conseil national pour les imams auquel l’ensemble des structures de l’islam en France doivent adhérer après avoir signé la fameuse « charte républicaine » qui régit  les relations des pratiques religieuses des musulmans  de France avec les valeurs fondatrices de la république.

Les obstacles que rencontre la politique voulue par Emmanuel Macron sont de natures diverses. Mais une essentielle est susceptible de mettre des bâtons dans la roue de cette dynamique. Certaines composantes du CFCM sont tentées de jouer avec le feu dans leur course folle à vouloir s’imposer comme l’unique référence de l’islam de France. Cette tendance égocentrique affichée par certains est de nature à compliquer une démarche que la présidence de la république voudrait la plus rapide et la plus efficace.

Emmanuel Macron et son entourage savent d’où viennent les réticences et les sourdes oppositions susceptibles de saboter cette vision. Elles ne proviennent pas uniquement de milieux fondamentalistes qui se sentent menacés dans leurs fonds de commerce. Elles proviennent aussi de personnages interlopes aux postures troubles qui veulent exploiter cette séquence française dramatique pour faire avancer leurs propres agendas.

 

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