Ce jeudi 7 octobre 2021, ses étudiants ne boudaient pas leur joie. Ils se sont échangés des sms dès 16heures, se félicitant de la bonne nouvelle : leur professeur allait intégrer le gouvernement Akhannouch. « Félicitations Professeur », avaient-ils whatassappé, avant même que l’annonce ne soit officielle. « On étaient trop fiers, trop contents. On ne pouvaient pas attendre », justifie l’un d’entre eux.
Ghita Mezzour, nommée ministre déléguée à la Transition numérique et la Réforme administrative, puisque c’est d’elle dont il s’agit, aime ses étudiants. Et ils le lui rendent bien. A l’université internationale de Rabat, elle est à peine plus âgée que les thésards qu’elle encadre. Au fil des ans, cette professeure, spécialiste en sécurité et championne de la data a su inculquer à ses doctorants, tous accros à la cybersécurité, l’analyse de données et l’intelligence artificielle, la passion de la recherche.
Lauréate d’universités suisse et américaine, Ghita Mezzour est une forte en thème, une compétence rare en matière de cybersécurité et big data. Ses étudiants l’assurent, la main sur le cœur. « Au TIC Lab de l’UIR, elle est la première arrivée, la dernière partie. Professeur Mezzour aime l’ouvrage bien fait. Elle n’hésite pas à vous renvoyer gentiment dans les cordes en vous encourageant à faire mieux. Et on arrivait toujours à faire mieux », témoigne ce doctorant en dernière année, tellement fier d’enseigner en TP, la même matière que PR Ghita Mezzour, la sécurité.
Passionnée de recherche et travailleuse acharnée, cette nouvelle ministre déléguée à la transition numérique et la réforme de l’administration, est profondément convaincue que le virage du numérique ne doit pas être, en aucune façon, raté. Elle a su partager cette conviction avec son équipe de thésards. Et l’université internationale de Rabat s’est investie dans l’aventure du numérique en faisant de son TIC Lab une référence.
« Grâce au Pr Mezzour, nous avons travaillé sur des projets liés à la cybersécurité financés par l’OTAN, ou encore l’employabilité grâce à des fonds de l’USAID ou encore la digitalisation de l’information. Ghita Mezzour est une chercheure qui ne reste pas enfermée dans son bureau. Elle sait que le fait de trouver le financement est primordial pour faire aboutir un projet de recherche », indique ce jeune doctorant.
Alors quand elle quitte l’université pour créer sa start up « Data in seconds », ceux qu’elle encadrait pour le doctorat ont eu un pincement au cœur au moment du pot de départ qu’ils lui ont organisé. « Elle était notre moteur. Il y avait toujours du pain sur la planche et surtout l’envie de se surpasser. Ghita Mezzour est une personne qui sait mobiliser ses équipes et croit au travail d’équipe », déclare un ancien de son équipe avant de préciser « elle a gardé le contact avec nous, toujours prête à nous aider, à partager une information, à faire une recommandation ».
Ce vendredi matin, au Tic Lab de l’Université internationale de Rabat, il y avait comme un air de fête et le sentiment fort que la compétence est un critère de sélection.