Cette décision a été prise lors de la réunion du Conseil consultatif et devrait déboucher sur le départ du gouvernement des quatre ministres islamistes.
Outre le MSP, l’alliance présidentielle créée en 2004 pour soutenir le président Abdelaziz Bouteflika regroupe le Front de libération nationale (FLN) et le Rassemblement national démocratique (RND) du Premier ministre Ahmed Ouyahia.
Le MSP détient quatre portefeuilles ministériels (Pêche, Tourisme, Travaux publics et Commerce) sur 38 dans le gouvernement dominé par le FLN et le RND. Il compte 51 députés sur 389.
"Le MSP ne partage plus la position de ses partenaires au sein de l’Alliance quant à la philosophie des réformes politiques", a déclaré Abou Djara Soltani, président du MSP.
Dans son intervention à l’ouverture des travaux du Conseil, il a dénoncé les deux autres partis membres de la coalition présidentielle, les accusant d’avoir, "au nom des intérêts partisans, vidé de leur substance les réformes politiques", annoncées par le président Abdelaziz Bouteflika le 15 avril, dans sa tentative de prévenir en Algérie des soulèvements comme en Tunisie et en Egypte.
Ces réformes, dont une nouvelle loi sur les partis politiques, un nouveau code électoral, la promesse de l’ouverture de l’audiovisuel et un nouveau statut pour les élus, avaient été rejetées par les députés du MSP (au nombre de 52), mais adoptées à la majorité des voix du FLN, du RND et des députés indépendants.
Pour Abou Djara Soltani, la page du "partenariat politique" avec le tandem FLN-RND se tourne donc, et l’année 2012 sera "l’année de la compétition politique, dans le cadre d’élections intègres et non celle de l’Alliance" synonyme selon lui de "médiocrité politique qui ne sert ni le pays, ni le citoyen".
Le FLN et le RND ont rejeté les critiques du chef du MSP à leur égard, l’accusant en retour de rompre le lien avec l’Alliance par "calcul tactique", pour ne pas être comptable du bilan du gouvernement, à la veille des élections législatives prévues pour le courant du mois d’avril.
En passant ainsi dans l’opposition, le chef du MSP cherche en effet à se donner une virginité politique afin et capitaliser sur la vague islamiste actuellement à l’oeuvre dans les pays arabes.