Les djihadistes de l’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), après avoir pris plusieurs territoires en Irak, dont l’ensemble de la province de Ninive, se trouvaient, jeudi matin, à moins de 100 kilomètres de Bagdad, ont indiqué des responsables irakiens.
« Il importe, dans la situation actuelle, que toutes les forces politiques irakiennes agissent en faveur de la concorde et de l’unité », a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Romain Nadal, indiquant qu’ « Il appartient en premier lieu aux autorités irakiennes de lutter contre les terroristes ».
« La France soutient pleinement l’Etat irakien dans ce combat et a une coopération bilatérale dans le domaine de la sécurité intérieure, qui comprend une composante relative à la lutte contre le terrorisme », a-t-il poursuivi.
La France a en outre appelé, « par les canaux diplomatiques, les autorités fédérales irakiennes et le gouvernement régional kurde à prendre toutes les dispositions pour assurer la protection des populations locales, notamment des minorités chrétiennes ».
M. Nadal a également indiqué que Paris agit dans le cadre multilatéral. « Le conseil de sécurité des Nations unies se réunira aujourd’hui pour examiner la situation dans le pays », a-t-il ajouté.
L’EIIL à moins de 100 km de Bagdad
Les combattants se trouveraient désormais à moins de 100 kilomètres de Bagdad, prenant au passage le contrôle de la ville de Dhoulouiya à 90 km au nord de la capitale, ont précisé les mêmes sources.
Dans un enregistrement sonore diffusé mercredi par le réseau américain de surveillance des sites islamistes SITE, l’un des dirigeants de l’EIIL a appelé les insurgés à "marcher sur Bagdad".
Le groupe contrôle à présent de larges territoires qui s’étendent dans le nord de l’Irak et en Syrie avec des effectifs estimés entre 7.000 et 10.000 hommes.
Pour faire face à cette situation, le Parlement irakien doit se réunir jeudi à l’appel du gouvernement du très contesté Premier ministre Nouri al-Maliki. Au cours de cette réunion, le gouvernement pourrait décréter l’état d’urgence.
L’Exécutif irakien a reçu le soutien américain. Dans un communiqué, le porte-parole de la Maison Blanche, Jay Carney, a évoqué "toute aide appropriée"?dont l’Irak pourrait avoir besoin pour repousser les djihadistes. Le recours à des frappes aériennes semble toutefois exclu pour l’instant.