La Commission Spéciale sur le Modèle de Développement (CSMD) a présenté, samedi à la Maison du Maroc à Paris, pour la première fois à l’international, les conclusions de son Rapport général sur le Nouveau Modèle de Développement, aux Marocains du Monde (MDM).
Le président de la CSMD, Chakib Benmoussa, accompagné de deux membres de la commission MM. Rachid Benzine et Hamid Bouchikhi, a pris part à une conférence-débat sur le thème: « Nouveau modèle de développement du Maroc – Libérer les énergies », organisée à l’initiative du Conseil des Experts Marocains du Monde (CE-MDM).
Cette rencontre, organisée en partenariat avec la Fondation Maison du Maroc et plusieurs structures associatives de Marocains du monde, a été l’occasion pour le président de la CSMD de présenter, devant une assistance nombreuse, composée notamment de compétences marocaines installées en France, de présidents d’associations et de membres de la diaspora marocaine, les grandes lignes du nouveau modèle de développement, qui aspire à mobiliser les capacités des Marocain.e.s afin d’accélérer la marche vers le progrès et la prospérité pour tous.
La conférence a offert aussi l’opportunité de débattre des nouvelles ambitions du Maroc à l’horizon 2035 et d’échanger autour du rôle des Marocains du Monde dans ce chemin du développement.
A cette occasion, M. Benmoussa, qui est revenu sur les principaux axes du rapport de la CSMD et ses ambitions, a rappelé la haute sollicitude dont le roi Mohammed VI entoure les membres de la communauté marocaine établie à l’étranger, rappelant notamment les récentes instructions du Souverain pour faciliter le retour des Marocains du monde à la mère patrie en période d’été.
La grande importance qu’accorde le Royaume à sa diaspora se traduit aussi par la forte présence au sein de la CSMD de nombreuses compétences marocaines résidant à l’étranger. Une dizaine de Marocains du monde ont ainsi participé à l’élaboration du rapport de la commission, a-t-il précisé, mettant en avant la riche contribution des MDM compte tenu de la diversité de leurs expériences et compétences.
M. Benmoussa a expliqué à cet égard que le rapport de la CSMD consacre tout un chapitre aux Marocains résidant à l’étranger, estimant que la diaspora marocaine constitue pour le Royaume une “ véritable chance”. De par son ancrage et ses liens particuliers avec le Maroc, mais aussi sa contribution, la diaspora marocaine peut participer à la mise en œuvre de ce modèle de développement et s’ériger en un acteur du rayonnement du Maroc à l’international, a-t-il affirmé.
Le président de la CSMD a également mis en avant la richesse et la diversité des profils des Marocains du monde, soulignant leur apport économique et social, “extrêmement appréciable”, à travers notamment leurs transferts (7% du PIB), qui sont en progression continue et qui affichent une résilience même en cette période de crise pandémique internationale.
Le rapport de la Commission spéciale sur le nouveau modèle de développement préconise d’intégrer pleinement les Marocains du monde au développement de leur pays d’origine, faciliter et promouvoir à grande échelle leur contribution et capitaliser sur leurs compétences, a expliqué M. Benmoussa.
La commission recommande aussi un changement de paradigme en passant d’une logique traditionnelle à une logique gagnant-gagnant en plaçant les MDM comme acteurs du développement du pays, où les politiques qui leur sont destinées sont étroitement corrélées à leurs besoins et attentes, a-t-il souligné.
Le rapport préconise aussi la mise en oeuvre des dispositions constitutionnelles pour une meilleure représentation des MDM et une vision commune pour une coordination inter-institutionnelle renforcée, ainsi que la mise en place d’un système d’information fiable sur les MDM pour mieux les connaître et améliorer le ciblage des politiques qui leur sont dédiées.
De son côté, Hamid Bouchikhi a soulevé la question cruciale de la “volonté collective” du changement en tant qu’élément “clé” de développement, à la lumière des expériences réussies vécues par plusieurs pays de par le monde, notamment en Asie.
Selon lui, le rapport de la CSMD marque le « cap » pour un Maroc qui est en train de vivre un “déclic” dans son processus de développement, appelant à ériger cette question en tant que “cause sacrée” pour tous les Marocains aussi bien à l’intérieur du Royaume qu’à l’étranger.
Le rapport constitue une “triple révolution copernicienne” qui place le citoyen au centre de l’intérêt de l’Etat, marque une rupture méthodologique à travers l’écoute des citoyens et la décentralisation des processus décisionnels, le transfert des compétences des acteurs, a-t-il fait observer.
Pour sa part, Rachid Benzine a évoqué la question des représentations du modèle liées à une vision et à une série de présupposés, soulignant qu’après la formulation des idées et des visions, l’heure est au « passage du texte aux actions ».
L’autre question qui se pose, a-t-il remarqué, tient aux modalités et aux modes de fonctionnement des acteurs, en l’occurrence l’Etat et ses institutions et leur rôle dans un monde de plus en plus complexe, la société et les acteurs économiques.
La conception du nouveau modèle de développement repose à la fois sur « un Etat fort et stratège » et « une société civile forte et libre », a souligné M. Benzine, qui a insisté également sur l’importance de la libération des énergies de tout un chacun, car à ses yeux, “il n’y a pas de possibilités de développement sans liberté et libération des compétences”.
Cette conférence-débat a été marquée par des échanges enrichissants avec l’assistance en salle mais aussi avec le public ayant suivi les débats en ligne.
La rencontre a été ouverte par des mots de bienvenue du directeur de la Fondation Maison du Maroc, Mohamed Abou Saleh, et le président du Conseil des Experts Marocains du Monde (CE-MDM), Mohamed Marc Benmarraze.