L’esturgeon Béluga est en voie d’extinction, selon un groupe de protection de la nature
La consommation effrénée des amateurs de caviar menace d’extinction les esturgeons, comme le très prisé Béluga, a annoncé jeudi un groupe de protection de la nature, qui appelle à une interdiction de la pêche pour sauver l’espèce.
ô ô Il est temps d’envisager sérieusement la fin de la pêche dans la mer Caspienne », a déclaré Phaedra Doukakis, expert auprès de l’UICN et chercheur à l’Université Stony Brook de New York, dans un communiqué.
Elle Pikitch, directrice exécutive de l’Institut pour la science de la conservation des océans à l’université Stony Brook, a appelé la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES) à considérer une interdiction totale du commerce des produits d’esturgeon. Pour permettre aux stocks d’esturgeons de se renouveler, l’interdiction doit durer plusieurs décennies, a-t-elle précisé.
ô ô Une lueur d’espoir pour ces espèces est leur capacité à produire des millions d’oeufs », a ajouté l’UICN, qui estime que ô ô si une protection adéquate est mise en place, leur capacité reproductive peut permettre de reconstituer graduellement leur population ».
L’interdiction de pêche pourrait porter un coup sévère à l’industrie halieutique de la région Caspienne, qui comprend la Russie, l’Iran, le Kazakhstan, le Turkménistan et l’Azerba_djan. Le caviar de Béluga peut rapporter jusqu’à 5.000 dollars par livre (environ 3.675 euros). Les oeufs et la chair d’autres espèces d’esturgeons sont aussi considérés comme des mets raffinés dans beaucoup de pays.
Il y a trois ans, une commission des Nations unies avait levé l’interdiction de commerce du Béluga et de deux autres sortes de caviar, arguant que les pays de la Caspienne avaient amélioré leurs mesures de protection et pouvaient être autorisés à procéder à une pêche responsable.
L’esturgeon est l’une des plus anciennes espèces animales au monde. Vieux de plus de 250 millions d’années, il peut vivre un siècle mais n’atteint sa maturité que tardivement.