L’ancrage des islamistes complique la tâche de la France au Mali

Les islamistes ont pleinement mis à profit leur dix mois d’occupation dans le nord du Mali pour asseoir une logistique perfectionnée et efficace dans une région désertique grande comme la France et quasiment incontrôlable.

Les annonces d’un retrait prochain des troupes françaises de la mission Serval, entamée le 11 janvier, semblent empreintes d’une forme d’optimisme hâtif car le conflit qui déborde largement le seul cadre du Mali pourrait être appelé à durer.

La libération de Tombouctou et de Gao fin janvier par les soldats français a été accueillie comme une victoire et saluée par des scènes de liesse d’une population soumise pendant des mois à une stricte application de la loi islamique, la charia.

L’euphorie retombée, le constat s’est imposé que les rebelles qui ont profité de la révolte des touaregs avant de la confisquer à leur profit n’avaient pas perdu leur temps.

Dans une ancienne briquerie reconvertie en centre de recrutement des rebelles, les habitants de Tombouctou ont découvert des stocks d’armes et de munitions, des cartes d’identité, des passeports et des certificats de naissance.

Certains de ces documents émanaient de l’administration malienne mais d’autres provenaient de divers pays, aussi éloignés que l’Arabie saoudite ou la Grande-Bretagne.

Les témoignages des habitants corroborent cette découverte : les combattants d’Aqmi (Al Qaïda au Maghreb Islamique), dont le noyau dur était constitué d’hommes ayant participé à la guerre civile en Algérie, ont vu leurs rangs gonflés par des centaines de volontaires venus du Mali et d’autres Etats de la région comme la Mauritanie, le Niger ou le Nigeria.

Cet engagement s’explique par des motifs opportunistes et financièrement intéressés autant que par des convictions idéologiques sincères.

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