Islam de France: la naissance du CNI pavée d’embûches et de discorde

La création du Conseil national de imams de France, voulue par l’Etat français, semble bien difficile à mettre en pratique tant la route est pavée de discorde entre des fédérations musulmans dissidentes et l’organe représentatif du culte musulman, le CFCM.

Le 18 novembre 2020 devant le président Emmanuel Macron, le principe de la création du Conseil National des Imams (CNI) a été acté, sous l’égide du CFCM, à l’unanimité par les composantes de l’instance représentative du culte musulman.

Le projet du CNI a pour objet d’assurer l’agrément des imams au niveau national et leur permettre d’exercer leur mission dans un cadre et un statut clairement établis.

Or, souligne un communiqué du CFCM, « la coordination des quatre fédérations (FFAIACA, GMP, MF, RMF) démissionnaires du bureau du CFCM s’apprête à créer un conseil des imams le 21 novembre 2021. Il sera un de plus dans la liste déjà existante ».

le CFCM rappelle que de nombreux conseils d’imams ont été créés en France : Conseil des Imams de France (CIF, 1992), Conférence des Imams de France (CIF, 2009), Conseil Théologique Musulman de France (CTMF, 2015), Conseil Religieux du CFCM (2016).

« Portés par quelques associations ou personnes non représentatifs de l’ensemble des imams de France, aucun de ces conseils n’a pu obtenir l’adhésion de tous », déplore le CFCM dans son communiqué daté de jeudi.

Pour l’organe représentatif du culte musulman, « l’initiative de la coordination des quatre fédérations constitue un détournement du travail fait sous l’égide du CFCM », indiquant qu’il « se réserve le droit d’agir par tous les moyens légaux pour faire cesser cette attitude irresponsable qui ne fait qu’aggraver une situation de division préjudiciable à tous »

« Ces quatre fédérations réunies n’ont obtenu que 12 élus sur les 44, soit 27%, aux élections du CFCM de 2019, auxquelles environ 1000 mosquées ont participé », poursuit le communiqué.

« Par un système de désignation totalement arbitraire imposé par ces mêmes fédérations, elles prennent en otage l’organisation du culte musulman », fait-il remarqué, estimant que « bien que démissionnaires de bureau du CFCM, ces mêmes fédérations participent aux assemblées générales dans l’unique but de bloquer toute réforme et pérenniser ainsi leurs privilèges ».

« Pour dépasser cette situation ubuesque et irrationnelle, seule une participation de l’ensemble des musulmans de France, qu’ils soient affiliés ou non à une fédération, pourrait ouvrir de nouvelles perspectives. La solution doit venir des structures départementales du culte musulman dont une quarantaine sont d’ores est déjà constitués et d’autres sont en cours », fait valoir le CFCM qui annonce des assises pour le 12 décembre prochain pour décider de la restructuration du culte musulman et la  création d’un Conseil National des Imams (CNI).

« Cette évolution est nécessaire et attendue par les musulmans de France et tous ceux qui s’intéressent de près ou de loin à l’organisation du culte musulman », fait savoir le CFCM.

 

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