Incendie à Dacca: l’usine produisait des vêtements pour Disney et une marque française

Trois responsables de l’usine du Bangladesh, dont l’incendie a provoqué la mort samedi de 112 personnes, ont été interpellés mercredi par la police qui les soupçonne d’avoir enfermé les ouvriers dans l’usine. Des vêtements et des carnets de commande retrouvés dans l’usine confirment qu’elle fabriquait des vêtements pour la marque française Teddy Smith, Disney, la chaîne de supermarchés américaine Wal-Mart, et d’autres marques occidentales.

Des piles de shorts pour enfants d’une marque Wal-Mart et des sweat-shirts de la marque française Teddy Smith ont été découverts par un journaliste de l’AP parmi les débris carbonisés de l’usine Tazreen Fashions de Savar, dans la banlieue de Dacca, la capitale. Les livres de comptes démontrent que des commandes avaient été passées ces derniers mois pour fabriquer des vêtements Disney.

Teddy Smith n’était pas joignable mercredi matin et Wal-Mart a affirmé ne pas savoir que Tazreen produisait encore des vêtements pour ses supermarchés car l’entreprise avait interrompu son contrat avec l’entreprise après un audit défavorable sur les conditions de travail. Ce serait un sous-traitant qui aurait eu recours à Tazreen.

Des ouvriers enfermés dans leur usine

Les employés qui ont survécu ont affirmé que les portes de leur usine avaient été verrouillées et que les extincteurs ne fonctionnaient pas. De plus, les responsables de l’atelier leur avaient ordonné de retourner au travail alors que l’alarme anti-incendie fonctionnait. Un responsable des pompiers a estimé que le nombre de victimes aurait été beaucoup plus faible si une issue de secours avait été disponible.

Le chef de la police locale, Habibur Rahman, a déclaré que les trois responsables interpellés seraient interrogés sur les conditions dans lesquelles se sont déroulées le sinistre. Le propriétaire de l’usine ne figure pas parmi les interpellés.

Le Premier ministre Sheikh Hasina et le ministre de l’Intérieur Muhiuddin Khan Alamgir ont précisé que l’incendie pourrait être criminel et la police a reconnu qu’elle n’écartait pas la piste du sabotage.

Pour la troisième journée consécutive, environ 3.000 ouvriers de l’industrie textile ont manifesté mercredi, bloquant des rues et lançant des pierres contre des usines et des véhicules, ont rapporté les télévisions. La police a dispersé les manifestants à coups de bâton mais aucun blessé n’était à déplorer. Les usines autour de Savar ont été fermées pour éviter les violences.

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