Fashion Week de Paris: les créations de Sara Chraïbi allie le contemporain aux savoir-faire du Maroc
La styliste-designer marocaine, Sara Chraïbi, a dévoilé, lundi soir au Théâtre du Châtelet à Paris, ses dernières créations, dans le cadre du calendrier officiel de la Semaine de la haute couture parisienne printemps-été 2024.
A cette occasion, la créatrice marocaine a gratifié les férus de la haute couture mondiale avec des créations qui se veulent un hommage au Maroc et aux Marocains, après le tremblement de terre qui a secoué le 8 septembre dernier plusieurs régions du Royaume.
Sara Chraïbi, qui n’est pas à sa première participation à cette grand-messe de la mode internationale, a choisi de baptiser sa nouvelle collection « la terre », en tant que tribut à la résilience des terres marocaines.
“C’est aussi en résonance à tout l’attachement que l’on peut avoir à sa terre natale, aux couleurs de son sol, à son mouvement, à l’odeur du pays”, a déclaré celle qui côtoie dans la capitale de la mode les plus grandes maisons, comme Chanel, Christian Dior, Giorgio Armani, Valentino, Fendi, Jean Paul Gaultier et bien d’autres.
“Cette collection reflète cet amour pour la terre”, a souligné la styliste-designer marocaine à la presse, peu avant le début de son défilé, où une vingtaine de créations ont captivé un public conquis, bercé par des sonorités de l’Atlas.
Si ses deux précédentes collections présentées à Paris ont été plus célestes, pour son nouveau passage à Paris Mme Chraïbi a opté pour montrer cet enracinement dans le sol d’un Maroc qui “l’habite tout le temps, qui est tout le temps là dans sa création”.
“C’est très important de le montrer et de rendre hommage à cette terre vivante et résiliente”, relève cette architecte de formation, qui s’est fait un nom parmi les plus grandes maisons de la mode internationale, et porté haut les couleurs du Maroc, en puisant dans des traditions séculaires et un artisanat et un savoir-faire millénaires exceptionnels.
Le défilé s’est décliné en trois temps forts : Après un premier passage tout ocre où on voit la terre, les racines et des couleurs très chaudes, un deuxième tableau dans les bleus est venu évoquer cet extraordinaire événement qu’a connu le Maroc après le séisme d’El Haouz avec le jaillissement de nombreuses sources d’eau dans plusieurs régions.
En guise de clôture, le public a été au rendez-vous avec des créations où prédomine l’or “comme si tout cela venait à être magnifié par la vie qui va reprendre, cet enracinement et un sentiment de résilience, car malgré tout ce qui s’est passé, la terre va toujours se reconstruire et y sera attaché indéfectiblement”, estime celle qui se dit fière que son travail et ses créations soient “très enracinés dans le savoir-faire marocain”.
Née à Rabat, Sara Chraïbi a été initiée à la couture et à la broderie auprès de sa mère. Après des études d’architecture à Rabat, elle s’installe à Paris pour préparer un DEA en Philosophie et Théorie d’Architecture. Parallèlement à son métier d’architecte, elle dessine, coud et brode. En 2012, elle présente sa première collection Anatomic Architecture à un concours organisé par les Ateliers de Paris, puis participe à Festimode Casablanca Fashion Week.
De retour au Maroc en 2014, entourée d’une poignée d’artisanes, elle fonde à Rabat sa maison de couture. De son premier métier d’architecte, elle retiendra le sens de la rigueur et de la construction et construit sa marque autour d’un art de vivre à la marocaine mêlant Orient et Occident dans un vestiaire à l’allure orientale contemporaine. De 2019 à 2021, elle suit un Executive MBA en Global Fashion Management à l’Institut Français de la Mode à Paris. En 2020, elle reçoit le prix Stand With Creative, décerné par Fashion Trust Arabia, qui récompense les créateurs de mode arabes innovants.