Le chef de l’armée, le général Abdel Fattah al-Sissi a appelé mercredi les Egyptiens à lui manifester leur soutien massif vendredi pour "en finir avec le terrorisme", un discours qualifié d’"appel à la guerre civile" par les partisans du président destitué Mohamed Morsi, qui se mobilisent le même jour.
Les Etats-Unis se sont dits "très inquiets" que l’appel à manifester du général al-Sissi n’entraîne de nouvelles violences dans le pays. Ils avaient auparavant annoncé la suspension de la livraison de quatre chasseurs F-16 à ce pays, bénéficiaire d’une importante aide militaire américaine.
"J’appelle tous les Egyptiens honnêtes à descendre dans la rue vendredi pour me donner mandat pour en finir avec la violence et le terrorisme", a déclaré le général Sissi lors d’une cérémonie militaire, une apparition qui a encore renforcé son image d’homme fort du pays.
Un porte-parole du président par intérim Adly Mansour, Ahmed al-Maslamani, a affirmé plus tard que l’Egypte avait "débuté une guerre contre le terrorisme".
Le général, également vice-Premier ministre et ministre de la Défense, a exhorté la population à "descendre dans la rue pour montrer sa volonté au monde, comme avant le 30 juin et le 3 juillet", en référence aux manifestations de masse pour exiger le départ de M. Morsi, puis à sa destitution par l’armée.
Les Frères musulmans, mouvement de M. Morsi, qui militent pour son rétablissement dans ses fonctions, ont condamné un "appel explicite à la guerre civile", et appelé à des rassemblements vendredi "contre le coup d’Etat".
"Les menaces de Sissi, chef du coup d’État militaire sanglant, sont une déclaration de guerre civile", a insisté le mouvement, comparant son discours à celui du président syrien Bachar al-Assad "qui a lancé sa guerre contre le peuple syrien en demandant un mandat similaire".
Le groupe Tamarrod ("rébellion"), initiateur de la mobilisation contre le président déchu, a exprimé un soutien inconditionnel au général Sissi, appelant "le peuple à se masser sur les places d’Egypte vendredi pour réclamer officiellement le jugement de Mohamed Morsi et soutenir les forces armées égyptiennes dans leur guerre à venir contre le terrorisme".