Corans brûlés: cinq soldats pourraient être visés par une enquête disciplinaire
Selon un responsable occidental interrogé par l’Associated Press, qui a requis l’anonymat, l’enquête conjointe menée par des hauts responsables afghans et américains les a convaincus que des erreurs avaient été commises, mais sans intention de profaner le Coran ou d’autres textes de l’islam. Selon cette source, cela pourrait aboutir à une enquête disciplinaire visant au moins cinq militaires impliqués.
A l’inverse, Maulvi Kaliq Dad, un dignitaire religieux afghan qui participait à une autre commission d’enquête nommée par le président afghan Hamid Karzaï, a affirmé lui que la destruction des livres était intentionnelle. D’après lui, les soldats américains ont dit à des Afghans présents sur la base que les textes religieux extraits de la bibliothèque d’un centre de détention allaient être entreposés ailleurs, alors qu’ils ont été ensuite envoyés à l’incinérateur de déchets. "Ils affirment que ce n’était pas intentionnel. Notre équipe dit que c’était intentionnel", a-t-il dit samedi.
Après que la présentation des conclusions de la commission d’enquête dirigée par Maulvi Kaliq Dad, les plus hautes autorités religieuses ont demandé vendredi que les responsables soient jugés et sanctionnés.
"Nous attendons le résultat des investigations de l’OTAN qui vont probablement montrer qui sont ceux qui étaient impliqués et combien ils étaient. Après l’avoir étudié, nous ferons connaître notre position", a fait savoir le porte-parole de la présidence afghane Aimal Faizi. "Ce que le président afghan a demandé aux responsables américains et à l’armée américaine c’est un procès et une sanction".
La destruction d’exemplaires du Coran le 20 février sur la base aérienne de Bagram près de Kaboul a déclenché des émeutes meurtrières au cours desquelles une trentaine d’Afghans a trouvé la mort tandis que six soldats américains ont été abattus par des membres des forces de sécurité afghanes ou des talibans portant leurs uniformes.