COP 15: le Maroc souligne l’impérieuse nécessité d’adopter un cadre mondial de la biodiversité pour l’après 2020
Dans la Déclaration du Maroc à la Conférence des Nations Unies sur la biodiversité (COP 15), l’ambassadeur du Royaume au Canada, Souriya Otmani, a mis l’accent sur l’importance de mettre en oeuvre des mesures à l’échelle mondiale, régionale, et locale « pour transformer nos modèles économiques, sociaux et financiers ».
« Seule la mise en œuvre effective de ce cadre mondial contribuerait en effet à stabiliser la perte de la biodiversité au cours des 10 prochaines années, à rétablir les écosystèmes naturels sur 20 ans et à réaliser la vision de la convention d’ici à 2050 et qui consiste à vivre en harmonie avec la Nature », a souligné la diplomate.
« Il est cependant clair que la réussite de la mise en œuvre du cadre mondial post 2020 passe par la mobilisation d’investissements, lesquels permettraient le renforcement des capacités, le transfert des technologies et la promotion des partenariats mondiaux et de la coopération Nord-Sud, Sud-Sud, et triangulaire, » a relevé l’ambassadeur.
Le Maroc a aussi fait part de son plein soutien à la position exprimée par la ministre de la République du Congo au nom du groupe africain.
« Comme l’ont souligné les interventions qui ont précédé la nôtre, la thématique de ce segment de haut niveau ‘Civilisation écologique : construire un avenir partagé pour toutes les formes de vie sur terre’ est un appel à prendre soin de notre planète, de notre milieu naturel et de ses composantes et particulièrement de sa précieuse biodiversité et ce au moment où l’humanité est confrontée à de multiples crises environnementales en rapport avec les changements climatiques et les différentes formes de pollutions et notamment celle de l’air et enfin avec la perte de la biodiversité et la menace sérieuse qui pèse sur 28% des espèces étudiées par l’Union internationale pour la conservation de la nature, » a indiqué Mme Otmani.
La ratification récente par le Royaume du Maroc du protocole de Nagoya témoigne de son engagement sans réserve dans l’effort international de mise en œuvre des accords environnementaux multilatéraux et aussi de sa volonté de lutter contre l’exploitation abusive de la biopiraterie de ses ressources génétiques, a souligné la diplomate, ajoutant que le Maroc appuie la réalisation des stratégies et Plan d’action nationaux de la biodiversité en tant que moteur principal de mise en œuvre du cadre mondial au niveau national.
« Comme le montre les 5ème et 6ème rapports nationaux, le Royaume a en effet pris un ensemble de mesures fortes sur les plans institutionnel, juridique et opérationnel en vue d’atteindre les objectifs de la stratégie nationale du développement durable », a affirmé la diplomate.
Le Maroc plante actuellement 50.000 hectares d’arbres par an et vise l’objectif de reboisement de 100.000 hectares d’ici 2030, a ajouté Mme Otmani.
Le Royaume, qui a aussi institué la Commission nationale du Climat et de la biodiversité en vue d’assurer une mise en œuvre effective des dispositions des accords internationaux en la matière, a été élu, en mars dernier, Président de la 6ème Assemblée des Nations Unies pour l’environnement, a-t-elle rappelé.
« Cela reflète le fruit du leadership accumulé par le Maroc en matière de protection de l’environnent et du développement durable ainsi que des initiatives ambitieuses menée sous la conduite et vision éclairées de son souverain, Sa Majesté le Roi Mohammed VI, » a souligné la diplomate.
Outre Mme Otmani, la délégation marocaine prenant part aux travaux de la COP 15 comprend notamment le Directeur général de l’Agence nationale des Eaux et Forêts, Abderrahim Houmy, le directeur des Changements climatiques, de la Diversité biologique et de l’Economie Verte au département du Développement durable, Razi Bouzakri, le directeur de la Planification, du Système d’Information et de la Coopération de l’Agence nationale des Eaux et Forêts, Isam Ahabri, ainsi que des responsables de la Fondation Mohammed VI pour la Protection de l’Environnement.
La COP 15, tenu du 7 au 19 décembre à Montréal, réunit les gouvernements du monde entier pour convenir d’une nouvelle série d’objectifs destinés à guider l’action mondiale jusqu’en 2030 afin de stopper et d’inverser la perte de nature.
Cette rencontre ambitionne de parvenir à l’adoption d’un cadre mondial audacieux en matière de biodiversité, qui s’attaque aux principaux facteurs de perte de la nature, afin de garantir la santé et le bien-être des humains ainsi que ceux de la planète.