Accord UE-Mercosur : les industriels allemands favorables, les agriculteurs demeurent sceptiques
L’accord de libre-échange entre l’Union européenne et les pays du Mercosur devrait soutenir l’économie allemande en difficulté, ont estimé vendredi plusieurs fédérations industrielles allemandes, citées par les médias du pays.
Cet accord « donne un coup de pouce absolument nécessaire à la croissance de l’économie allemande et européenne », a déclaré le président de la Fédération des industries allemandes (BDI), Siegfried Russwurm, qui a salué « une très bonne nouvelle pour nos entreprises ».
L’industrie allemande, notamment de l’automobile, espère tirer parti de l’accord de libre-échange avec le Mercosur. Actuellement, les constructeurs allemands doivent s’acquitter de droits de douane de 35% pour les exportations de voitures vers ces pays d’Amérique du Sud.
La réduction des droits de douane pourrait ainsi stimuler les exportations automobiles, mais également celles de pièces détachées, selon l’Association de l’industrie automobile allemande (VDA). En revanche, les agriculteurs européens expriment des craintes concernant la concurrence générée par la conclusion de l’accord UE-Mercosur, la Fédération allemande des agriculteurs (DBV) ayant notamment fait part de ses préoccupations en raison des faibles coûts de production dans les pays d’Amérique latine.
Le président de la Fédération, Joachim Rukwied, a déclaré vendredi que le traité pénalise unilatéralement les agriculteurs européens et affaiblit considérablement leurs exploitations face à la concurrence. Selon lui, les mesures de protection des normes européennes en matière d’agriculture et de production alimentaire restent totalement insuffisantes.
Il a par ailleurs souligné que l’agriculture de l’UE ne peut survivre que si des mécanismes compensent les différences entre les normes internationales et européennes.
Pour sa part, le gouvernement allemand rejette ces critiques et souligne que les bénéfices économiques de l’accord l’emportent. L’exécutif insiste toutefois sur le fait que tous les produits importés doivent respecter les normes strictes de l’UE, y compris les limites maximales de résidus.
Vendredi, le chancelier allemand Olaf Scholz s’est félicité de la conclusion de 20 ans de négociations, qui ont abouti à un accord commercial UE-Mercosur, créant un marché libre de plus de 700 millions de consommateurs. Cet accord générera « plus de croissance et de compétitivité », a déclaré le chef du gouvernement allemand sur son compte X.