Le Maroc en force aux « Rencontres Africa 2018 » à Paris
Une importante délégation économique marocaine a exposé, lundi à Paris, devant un parterre d’hommes d’affaires issus de nombreux pays africains et européens, les atouts dont se prévaut le Maroc dans différents secteurs d’activités économiques, et ce à l’occasion d’une conférence-débat organisée dans le cadre de la 3ème édition des « Rencontres Africa 2018 », qu’abrite deux jours durant la capitale française.
Pour mériter son appellation de carrefour entre l’Europe et l’Afrique, le Maroc entend faire profiter de son expertise et de son savoir-faire les pays africains avec lesquels il a une proximité culturelle, cultuelle et opérationnelle, ont affirmé les membres de cette délégation, conduite par l’Association Marocaine des Exportateurs (ASMEX), l’Agence Marocaine de développement des Investissements (AMDIE) et la Chambre Française de Commerce et d’Industrie du Maroc.
Grâce à sa situation géographique, à la jonction entre Afrique, Europe et Monde Arabe, au fort réseau de ses banques dynamiques implantées en Afrique, à sa connectivité terrestre, maritime et aéroportuaire et aux nombreux accords de libre échange conclus avec plus d’une cinquantaine de pays, mais aussi à son maillage d’enseignement (grandes écoles françaises notamment), le Royaume dispose de tous les atouts nécessaires pour contribuer à l’émancipation du continent, tout en profitant de la technologie qu’offrent les partenaires européens, ont-ils souligné.
a indiqué Hassan Sentissi, président de l’ASMEX. Fort de son expérience en matière d’électrification et d’approvisionnement en eau potable, le Maroc ambitionne par exemple de faire profiter des pays d’Afrique de ce savoir-faire en s’inscrivant dans une politique de co-développement et dans une économie de partage, a précisé à cet égard M. Abdelaziz Taarji, vice-président de l’Asmex et président de la Fédération de l’eau en rappelant que l’électrification rurale dans le Royaume est de l’ordre de 98 pc.
M. Hakim Marrakchi, PDG de Maghreb Industries, a pour sa part relevé que le Maroc a une expérience en termes de transition démographique et de développement de l’agro-industrie qui sont aujourd’hui nécessaires pour de nombreux pays du Sahel et d’ailleurs en Afrique et qu’il veut justement mettre en valeur, pour contribuer au développement du continent.
Le Royaume développe en même temps des industries dans lesquelles il est devenu un acteur important à l’instar de celle de l’automobile, secteur devenu le premier exportateur aujourd’hui dans le pays, a-t-il dit en soulignant la nécessité de faire davantage d’intégration sud-sud. Le secrétaire général de la Chambre française de commerce et d’industrie du Maroc, Jean-Marc Pons, a mis l’accent de son côté sur le rôle important joué par le Maroc non seulement en matière de co-développement mais aussi en tant que terre d’accueil pour toutes les entreprises qui souhaitent avoir une base arrière solide pour se projeter vers l’Afrique.
Le Royaume compte des success-story dans le développement des filières automobile et aéronautique et une compétence réelle dans la gestion des ports (Tanger-Med), qui sont autant d’atouts lui permettant de se développer en Afrique et d’accompagner les entreprises africaines, a-t-il fait remarquer en précisant que toutes ces filières bénéficient à la sous-traitance au Maroc puisque le taux d’intégration, qui mesure la sous-traitance locale à laquelle font appel les grands groupes, est de l’ordre de 60 %, ce qui une performance.
Le Maroc a un rôle éminent à jouer en tant que «Go-between» entre l’Afrique et la France, a estimé quant à lui le commissaire général des «Rencontres Africa 2018», Marc Hoffmeister, en notant que les deux parties ont chacune leurs arguments mais qu’elles sont complémentaires et l’idée c’est de les «mixer» pour construire ensemble des partenariats.
La séance inaugurale de ces rencontres de deux jours placées cette année sous l’intitulé : «L’événement business pour réussir en Afrique», a été dédiée aux grands enjeux de la santé en Afrique, un défi de développement majeur sur le continent, ont souligné les intervenants, parmi lesquels les ministres malien, ivoirien et congolais de la santé et un haut responsable sénégalais, qui ont fait l’état des lieux en matière de politique de coopération et de conventions mises en place et évoqué les moyens à même de permettre d’organiser la gouvernance des systèmes de santé.
Les pays africains ont une volonté de plus en plus affirmée de renforcer leurs systèmes nationaux de santé pour fournir des prestations durables et de qualité, accessibles pour tous, ont-ils insisté.
Sont prévues lors de ces rencontres, auxquelles prennent part plus de 2000 participants dont près de 800 en provenance d’Afrique, plus de 20 conférences qui porteront sur des questions en rapport avec les secteurs de la santé, de l’agriculture et des BTP/infrastructures. Des rendez-vous BtoB et des sessions de networking figurent aussi au programme de cet événement, qui accueille des pavillons de huit pays d’Afrique dont le Maroc.