Le dernier ouvrage d’Abdelhak Lamrini, un document historique sur l’attachement des Sultans alaouites au principe de la consultation dans la gestion des affaires de l’Etat
Dans cet ouvrage présenté, dimanche, au Roi Mohammed VI lors de l’"Iftar" offert au Palais royal de Marrakech à l’occasion du quarante-huitième anniversaire du Souverain, l’auteur considère que la première esquisse d’une conception constitutionnelle au Maroc remonte au début du 20è siècle lorsque le Sultan Moulay Abdelaziz (1894-1908) a appelé à la formation d’un "conseil de notables" comprenant l’élite savante, les notables des tribus et les gouvernants locaux pour définir une position nationale unifiée qui exprime la volonté de la Nation marocaine face aux visées colonialistes du diplomate français Saint-René Taillandier.
Traitant de la période allant de 1906 à 2011, l’ouvrage de 145 pages se subdivise en deux parties. La première présente un aperçu historique du mouvement constitutionnel dans le Royaume durant la période suscitée, alors que la deuxième est une compilation des discours de Leurs Majestés les Rois Mohammed V, Hassan II et Mohammed VI dans lesquels Ils présentent les projets de Constitution à la Nation marocaine.
L’auteur n’a pas manqué de souligner dans son nouveau livre le caractère exceptionnel de l’Etat marocain qui s’est distingué depuis la dynastie des Idrissides jusqu’à celle des Alaouites par un régime monarchique fondé sur le lien de la Beia (allégeance), la Choura et les préceptes de la Charia, ainsi que sur un ensemble de coutumes qui portaient souvent les Sultans marocains à faire appel aux ouléma et notables de la Nation pour s’exprimer sur une question déterminée.
L’ouvrage s’arrête, en outre, sur la période du règne de Moulay Abdelhafid (1908-1912), qui, une fois arrivé au pouvoir a reçu des propositions de la part de plusieurs dignitaires du pays relatives à l’adoption de réformes financières, économiques et sociales. Ces propositions se sont développées et ont abouti à l’élaboration, le 11 octobre 1908, d’un texte de constitution, lequel texte n’a pas été adopté à cause du contexte national défavorable et des agissements des puissances étrangères qui ont conduit à l’établissement du régime du protectorat le 30 mars 1912.
L’auteur de l’ouvrage a néanmoins qualifié de « pacte constitutionnel » l’acte d’allégeance du Sultan Moulay Abdelhafid en 1908 dans la mesure où il comportait des principes qui seront à la base de la monarchie constitutionnelle démocratique marocaine.
Abordant la période de l’indépendance, l’auteur s’est arrêté sur la date du 3 novembre 1960, date de l’adoption d’un dahir sur la formation d’une assemblée constituante chargée d’élaborer la loi fondamentale du pays qui devait être soumise au référendum populaire après approbation du Souverain. Après avoir rappelé l’adoption durant le règne de feu Hassan II de cinq constitutions promulguées respectivement en 1962, 1970, 1972, 1992 et 1996, M. Lamrini a évoqué l’adoption, le 1er juillet dernier par le peuple marocain, d’une nouvelle constitution du Royaume qui vient couronner tout un processus de réformes.