Cet évènement, qui s’inscrit dans la continuité de la conférence de Tripoli de mars 2012, illustre en premier lieu l’engagement ferme et constant du Maroc dans les efforts internationaux pour la stabilisation et le développement de la région sahélo-saharienne dans le cadre d’une synergie tridimensionnelle qui allie à la fois coopération sécuritaire, engagement politique et croissance socio-économique pour s’attaquer aux causes profondes des maux qui minent cette zone, d’autant plus que celle-ci est en proie, depuis des décennies, à des crises sécuritaires et humanitaires récurrentes, sur fond d’activités croissantes des réseaux terroristes et d’autres groupuscules armés, criminels et de narcotrafiquants qui étendent désormais leurs activités jusqu’aux frontières de la Libye, laissant planer de sérieuses menaces pour la paix dans toute la région.
Cette conférence de portée régionale, intervient, en effet, quelques jours après la première réunion ministérielle tenue dans la capitale malienne, Bamako, autour de "la Stratégie intégrée des Nations unies pour le Sahel", qui se fixe pour objectif de guider les efforts de l’ONU pour apporter une aide collective, dans une perspective régionale, aux pays du Sahel, face aux problèmes qui s’y posent, notamment la dissémination des armes, le développement de l’extrémisme et des réseaux terroristes, la recrudescence du crime organisé (notamment le trafic de migrants et de drogue), outre les contraintes liées à la dégradation de l’environnement et à l’insécurité alimentaires.
Estimant qu’il est fondamental d’assurer une appropriation et un suivi de la stratégie intégrée pour le Sahel et de ses objectifs, notamment en matière de gouvernance et de sécurité, le Maroc abrite cette conférence régionale pour le renforcement de la sécurité des frontières entre les pays du Sahel et du Maghreb avant d’accueillir durant 2014 le prochain Sommet de CEN-SAD, avait annoncé la ministre déléguée aux Affaires étrangères et à la Coopération, Mbarka Bouaida.
Tout en se félicitant du travail mené par l’organisation des Nations-Unies pour la mise en place de la Stratégie intégrée pour le Sahel, Mme Bouaida a noté que le Maroc insiste sur l’importance que revêt aussi bien la mise en place d’un mécanisme réunissant les pays de la région sahélo-saharienne que le renforcement de la coopération interrégionale entre les pays du Sahel, de l’Afrique de l’Ouest et du Maghreb.
Pour une démarche plus coordonnée et efficace, le Maroc insiste, de même, sur le renforcement de la coopération entre l’UMA, la CEDEAO et la CEN-SAD et de la coordination des efforts consentis par l’ensemble des partenaires (Etats, Organisations et institutions internationales) en vue de lutter efficacement contre les causes profondes de la crise au Sahel et de garantir la réhabilitation de l’élément humain et la promotion du développement durable.
C’est d’ailleurs la promotion de ces valeurs, devenues principaux enjeux dans la région, qui a motivé la restructuration de la CEN-SAD lors de la dernière réunion à Rabat, avec notamment la décision d’activer deux comités, l’un sur la sécurité et la lutte anti-terroriste, l’autre sur le renforcement de la coopération en matière de développement durable.
Lors de cette réunion, les 28 pays membres de l’organisation ont promis d’œuvrer à la mise en adéquation de l’action et du mode de fonctionnement des organes existants avec les défis et opportunités de coopération potentiels dans la communauté, tout en réaffirmant l’opportunité d’une refondation de l’organisation, pour devenir un organe de concertation et d’action fonctionnant sur la base des principes d’égalité, de souveraineté et de respect de l’intégrité des territoires des Etats-membres.