La Cour internationale de Justice, plus haute juridiction de l’ONU, a ordonné vendredi à Israël de suspendre ses opérations militaires à Rafah, plus de sept mois après le début de la guerre à Gaza déclenchée par l’attaque du Hamas le 7 octobre.
La CIJ, dont les décisions sont juridiquement contraignantes mais manque de mécanismes pour leur mise en oeuvre, a également ordonné à Israël de maintenir ouvert le passage de Rafah entre l’Egypte et Gaza, qu’il a fermé après le lancement de son opération terrestre dans la ville début mai.
L’ONU a rappelé que les décisions de la CIJ étaient « contraignantes » et doivent être « dûment » respectées.
Selon un communiqué commun du ministère des Affaires étrangères et du Conseil de la sécurité nationale, Israël répond qu’il « n’a pas mené et ne mènera pas d’opérations militaires dans la zone de Rafah qui créent des conditions de vie susceptibles de conduire à la destruction de la population civile palestinienne, en tout ou en partie ».
Le Hamas a salué la décision de la CIJ tout en déplorant qu’elle se limite « seulement à Rafah ».
L’Arabie saoudite a souligné l’importance d’étendre la décision à « toutes les zones palestiniennes », alors que la Turquie a exhorté le Conseil de sécurité de l’ONU à « faire sa part » pour contraindre Israël la mettre en oeuvre.
Saisie par l’Afrique du Sud qui accuse Israël de « génocide », la Cour ordonne aussi à Israël de « maintenir ouvert le terminal de Rafah pour permettre la fourniture sans entrave et à grande échelle des services de base et de l’aide humanitaire dont il a un besoin urgent ».
Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi s’est engagé lors d’un entretien téléphonique avec le président américain Joe Biden à « laisser passer l’aide humanitaire » dans Gaza via le point de passage de Kerem Shalom, dans le sud d’Israël, a fait savoir vendredi la Maison Blanche.