Turquie: les coprésidents du parti démocratique des peuples (HDP) reconduits

Les deux coprésidents du parti démocratique des peuples (HDP, pro kurdes), Selahattin Demirtas et Figen Yuksekdag, ont été reconduits, dimanche lors du 2 ème congrès ordinaire du parti, à la tête de cette troisième formation politique du parlement turc.

Les deux dirigeants du HDP, considéré par Ankara comme la vitrine politique du mouvement rebelle du parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), ont été réélus alors que les tensions politiques sont au comble entre le gouvernement et le parti, qui compte 59 sièges dans l’assemblée nationale turque.

En outre, les affrontements se sont multipliés dans le sud-est de la Turquie avec la reprise attaques du mouvement rebelle contre les forces de l’ordre après l’attentat-suicide de Suruç, le 20 juillet dernier, qui avait fait 34 morts.

Ces accrochages violents ont fait voler en éclats le fragile processus de paix initié par le gouvernement en automne 2012 pour mettre fin au conflit armé de plus de trois décennies.

Près de 10.000 éléments des forces de sécurité, équipés d’armes lourdes, participent à des opérations sécuritaires d’envergure lancées, depuis la mi-décembre, dans les provinces de Diyarbakir, Sirnak et Mardin.

Selon un nouveau bilan de l’armée, quelque 711 militants du PKK ont été éliminés dans ces opérations sécuritaires à Sirnak, aux frontières de l’Irak et de la Syrie, et à Diyarbakir, plus grande ville du pays à majorité kurdes.

Le parti comme toutes les mairies, particulièrement du sud du pays présidées par des élus HDP, sont codirigés par une femme et un homme conformément à la règle de parité instaurée par cette formation.

Lors de ce congrès, Demirtas a réitéré la volonté du HDP de participer au comité de conciliation constitutionnelle pour l’élaboration d’une nouvelle constitution, mais a exigé que "certaines mesures soient d’abord prises pour permettre au parti de faire valoir librement ses opinions notamment sur l’autonomie".

"Une nouvelle constitution est possible dans un environnement de libre débat", a-t-il souligné, en référence aux enquêtes ouvertes par la justice à l’encontre d’un certain nombre de cadres du HDP pour leurs remarques en faveur de l’autonomie.

Le parquet d’Ankara a ouvert, fin décembre dernier, une enquête judiciaire notamment à l’encontre des coprésidents du HDP pour crime contre l’ordre constitutionnel et son fonctionnement après leurs propos en faveur de l’autonomie.

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. J'accepte Lire la suite