Sevrage tabagique et ramadan : 5 questions à Hanane Laarej, pneumo-allergologue

Depuis le début du ramadan, les fumeurs mènent une bataille pour arrêter la cigarette, motivés par leur abstention de fumer pendant de longues heures de jeûne (environ 15 heures) pendant un mois entier. En plus, le climat spirituel qui accompagne ce mois sacré renforce la volonté et la détermination chez les fumeurs de se séparer d’une habitude qui nuit à leur santé et à celle de leur entourage.

Dans un entretien avec l’agence MAP, la spécialiste des maladies respiratoires et allergiques, Dr. Hanane Laarej, met en lumière les avantages que le jeûne apporte aux fumeurs pour se débarrasser de la cigarette, les démarches pratiques qui leur permettent de gagner leur combat contre la dépendance au tabac et les nombreux avantages du sevrage tabagique.

Ramadan une opportunité idéale pour le sevrage tabagique ?

Le ramadan est effectivement une opportunité idéale pour se sevrer du tabac, ou au moins de commencer à y penser sérieusement. Le jeûne a un objectif majeur qu’est celui de se débarrasser des toxines, dont le tabac. Le ramadan est l’occasion pour le fumeur de se rendre compte qu’il est capable de rester pendant des heures sans cigarette. Le fumeur qui associe souvent le tabagisme à certaines situations, telles que la concentration sur le travail, le stress et l’ennui, se retrouve, pendant le Ramadan, capable de faire son travail et à surmonter ces situations difficiles sans avoir recours à la cigarette. Ainsi, ce mois est une occasion précieuse pour se convaincre que le tabagisme n’a aucun rôle positif dans sa vie.

Y a-t-il des démarches pratiques à suivre pour un sevrage tabagique réussi ?

Premièrement, il est impératif de se préparer psychologiquement à ce sevrage pour l’entreprendre avec positivité et conviction, tenant en compte que tout ce qui nous lie au tabagisme n’est qu’illusion. Il est également important de savoir que tout ce qui vient après ce sevrage est positif en termes physiques, financiers, et surtout psychologiques. Par conséquent, j’invite les fumeurs à prendre cette décision par conviction et pas pour faire plaisir à quelqu’un.

Deuxièmement, les fumeurs doivent changer leurs habitudes quotidiennes, car le tabagisme est souvent associé à des habitudes spécifiques qui, une fois traversées, le cerveau active l’envie de fumer. Si boire du café, par exemple, est associé au fait de fumer, il est plus pratique de prendre des fruits secs, du chewing-gum ou tout ce qui ne fait pas prendre du poids. En effet, de nombreuses personnes prennent du poids après avoir cessé de fumer, car elles remplacent la cigarette par des aliments malsains. Troisièmement, il est primordial de boire suffisamment d’eau et de faire des exercices, surtout la marche, pour que le fumeur puisse surmonter les étapes au cours desquelles il ressentira le désir de fumer. Le fumeur doit être convaincu que cela est lié à un désir éphémère qui passera inaperçu s’il est occupé.

Quatrièmement, le fumeur doit invoquer à tout moment la règle d’or qui interdit catégoriquement de mettre la cigarette entre ses lèvres après s’en être séparé, pour ne pas retomber dans le piège de la dépendance à la nicotine. 3. Le fumeur a-t-il besoin du soutien des spécialistes en la matière pour cesser de fumer ou peut-il le faire tout seul? Et quel soutien pourrait être apporté par l’entourage du fumeur notamment sa famille et ses amis?

Il existe des fumeurs qui ont réussi à arrêter de fumer sans l’aide de personne et d’autres qui rencontrent des difficultés. En tant que spécialistes, nous les orientons et aidons à rompre avec cette habitude.

En ce qui concerne l’entourage du fumeur, il est nécessaire de s’abstenir de lui rappeler qu’il ne doit pas fumer, car cela le pousse à fumer de manière excessive. En revanche, il serait utile, pour les fumeurs qui souhaitent arrêter cette pratique, d’avoir recours et de tirer profit des expériences et conseils d’anciens fumeurs de leur entourage.

 Quels sont les effets du sevrage tabagique et quelle solution proposeriez-vous pour en réduire l’intensité ?

Les symptômes peuvent varier d’une personne à l’autre et sont plus psychologiques que physiques. Tous les symptômes physiques sont positifs car il y a une amélioration au niveau de la respiration, de la circulation sanguine, du sommeil et de la couleur de la peau. Ce que le fumeur craint le plus lors du sevrage tabagique est l’incapacité de contrôler ses nerfs, maîtriser son stress et se concentrer au travail. Ces symptômes peuvent être facilement surmontés si le fumeur a la volonté nécessaire et s’il est psychologiquement prêt à cesser de fumer.

Le fumeur a besoin de combien de temps pour se rendre compte qu’il a réussi son sevrage?

Lorsqu’une personne commence à cesser de fumer de manière positive, les premières minutes et heures qui suivent lui suffisent pour être convaincue et se rendre compte qu’elle ne va plus fumer. Cependant, si le fumeur se lance dans cette étape avec hésitation, cela va le pousser à fumer à nouveau. Il est nécessaire de souligner que les fumeurs sont bien conscients des bienfaits de l’arrêt du tabac, en particulier, le bienêtre psychologique. Le fumeur est le premier à ressentir les effets du tabagisme sur sa santé car il se réveille tous les jours avec une respiration difficile et constate un changement au niveau de la couleur de sa peau et ressent une détérioration de l’état de sa santé. Le sevrage tabagique constitue donc la solution idéale qui permettra aux fumeurs de bien vivre.

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