Remaniement du gouvernement tunisien attendu samedi

Le Premier ministre tunisien, Hamadi Jebali, doit annoncer samedi les résultats de longues consultations sur un remaniement du gouvernement réclamé par la classe politique après une série de crises, a indiqué le gouvernement dans un communiqué.

M. Jebali, issu du parti islamiste Ennahda qui dirige le gouvernement depuis environ un an, "fera une déclaration à la presse sur les résultats des consultations avec les partis politiques sur le remaniement gouvernemental samedi" vers 13H00 GMT, selon un communiqué de son cabinet.

Ennahda avait évoqué pour la première fois un remaniement "imminent" en juillet dernier afin d’élargir sa coalition formée avec Ettakatol et le Congrès pour la République (CPR), deux partis laïques de centre-gauche.

Les consultations se sont accélérées sans aboutir après qu’un conflit social eut dégénéré fin novembre-début décembre en cinq jours d’affrontements à Siliana (sud-ouest de Tunis) faisant 300 blessés. Le président Moncef Marzouki, issu du CPR, avait alors appelé à la formation "d’un gouvernement restreint et efficace".

Les pourparlers ont toujours achoppé sur le refus des islamistes de céder des ministères de souveraineté ce que réclament l’opposition mais aussi les partenaires au sein du gouvernement.

"Pour nous, c’est au moins (le départ) de deux ministres de souveraineté, ou au moins celui des Affaires étrangères", a indiqué le porte-parole d’Ettakatol, ajoutant que le départ de son parti du gouvernement était "sur la table" si jamais ses demandes n’étaient pas prises en compte.

Ennahda refuse de limoger le ministre de l’Intérieur Ali Larayedh, très critiqué face à la montée des violences politiques et sociales et de la menace salafiste, celui de la Justice, Nourredine Bhiri et le chef de la diplomatie, Rafik Abdessalem, qui est notamment nommé dans un scandale de corruption.

Or M. Abdessalem est le gendre du chef du parti Ennahda, Rached Ghannouchi, qui est largement considéré comme l’homme fort du pays.

Plusieurs partis d’opposition ont participé aux négociations ces deux derniers mois, mais aucun compromis n’a été trouvé.

La Tunisie est par ailleurs plongée, deux ans après la révolution de janvier 2011, dans une impasse politique, aucun compromis ne se dégageant à la Constituante sur la nouvelle loi fondamentale dont l’adoption permettra l’organisation de nouvelles élections.

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