Pour faire diversion, l’Algérie accuse le Maroc de tous ses maux

Chaque fois que cela va mal en Algérie, le pouvoir algérien opte pour la politique de la diversion et de la surenchère. Dans de tels cas, deux pays sont toujours pointés du doigt selon la situation et les évènements du moment: la France ou le Maroc.

Cette fois-ci, c’est le Royaume qu’Alger accuse d’être impliqué dans les incendies meurtriers qui ont ravagé le nord du pays, et dit vouloir « revoir » ses relations avec le Maroc. Cette décision a été prise lors d’une réunion extraordinaire du Haut conseil de sécurité algérien, présidée par le chef de l’Etat Abdelmadjid Tebboune.

« Les actes hostiles incessants perpétrés par le Maroc contre l’Algérie, ont nécessité la révision des relations entre les deux pays et l’intensification des contrôles sécuritaires aux frontières Ouest », selon un communiqué de la présidence algérienne.

Pour le président Tebboune, la plupart de ces incendies en Kabylie, une région qui revendique son autonomie, étaient d’origine « criminelle », sans que ne soit présentée jusqu’à présent la moindre preuve.

L’enquête a permis de « découvrir qu’un réseau criminel, classé comme organisation terroriste », est derrière les incendies, « de l’aveu de ses membres arrêtés », d’après la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN).

Au delà d’importantes pertes humaines et matérielles, et de graves défaillances des pouvoirs publics mises à nu lors de ces incendies, un jeune homme Djamel Bensmail, accusé à tort par la police d’être un pyromane, a été lynché et immolé, avant d’être égorgé devant le siège de l’un des plus importants commissariats de la Police de toute la Kabylie.

Les dirigeants algériens ont accusé le MAK (Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie), un mouvement indépendantiste, d’être responsable de la mort ignominieuse du jeune homme incendies et des incendies « avec le soutien et l’aide de parties étrangères ».

« Le Haut conseil de sécurité a décidé (…) d’intensifier les efforts des services de sécurité pour l’arrestation du reste des individus impliqués dans les deux crimes, ainsi que tous les membres des deux mouvements terroristes qui menacent la sécurité publique et l’unité nationale, jusqu’à leur éradication totale, notamment le +MAK+ qui reçoit le soutien et l’aide de parties étrangères, en tête desquelles le Maroc et l’entité sioniste (ndlr: Israël)« , selon la présidence algérienne.

Selon le site Algérie Part, « la DGSN veut surfer sur cette émotion nationale pour politiser ce drame et l’exploiter dans le cadre de l’agenda politique du pouvoir politique aux commandes du pays ».

« Et pour ce faire, poursuit le site, les hauts responsables de la DGSN ont décidé officiellement hier lundi de communiquer à la Justice à travers la Police Judiciaire un dossier d’enquête qui inculpe uniquement le MAK, le mouvement séparatiste qui prône l’autodétermination pour la Kabylie, et accuse gravement le Maroc, le voisin de l’ouest honni et diabolisé quotidiennement par le régime algérien dans ses diatribes politiques« .

« Le malheureux Djamel Bensmail, même mort et enterré, continuera d’être humilié, souillé et sali pour permettre au régime algérien de poursuivre sa partie de Poker politique dans laquelle il engage sa… survie », dénonce le site algérien.

Alger a également mis en cause le mouvement contestataire Rachad établi à Londres.

Ces deux mouvements, bêtes noires du pouvoir algérien, ont été classés comme « organisations terroristes » le 18 mai dernier.

« Assisterons-nous à une chasse à l’homme ? La Ligne algérienne des droits de l’Homme (LADDH) appelle à la retenue, la clairvoyance et la sagesse », s’est inquiété le vice-président de la LADDH, Saïd Salhi, dans un communiqué.

 

 

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