Plus de 100 morts mardi dans un village en Syrie

Plus de 100 morts mardi dans un village en Syrie
Les forces gouvernementales syriennes ont encerclé et pilonné un village du nord-ouest du pays mardi, tuant plus d’une centaine de personnes qui se trouvaient ainsi prises au piège, ont déclaré mercredi un témoin et deux organisations militantes. Le bilan de deux jours de violences dépasserait les 200 morts.

C’est l’un des épisodes les plus sanglants en neuf mois de contestation contre le régime du président Bachar el-Assad, l’un des plus autoritaires de la région. Les Nations unies estiment que la répression a fait plus de 5.000 morts.

Pendant plusieurs heures, les forces gouvernementales ont bombardé, tiré des roquettes et fait feu sur le village de Kafroueid, situé à 50km environ de la frontière turque, dans la région montagneuse du Djebel al-Zaouïa, où se déroulent depuis plusieurs semaines des affrontements entre les troupes et des déserteurs de l’armée ainsi que d’importantes manifestations contre le régime.

Des habitants ont rapporté que les forces de sécurité avaient commencé à attaquer le village samedi. "C’a été un massacre organisé. Les troupes ont encerclé les gens et les ont tués", a affirmé Rami Abdul-Rahman, qui dirige l’Observatoire syrien des droits de l’Homme, basé à Londres, au sujet des opérations de la veille à Kafroueid, dans la province d’Idleb.

Bachar el-Assad a accepté lundi la venue d’observateurs étrangers dans le cadre d’un accord avec la Ligue arabe censé mettre fin au bain de sang, mais l’opposition n’y voit que manoeuvres dilatoires d’un régime désormais très isolé qui tente d’éviter de nouvelles sanctions internationales.

Le plan de la Ligue arabe prévoit de cesser la répression, ouvrir le dialogue avec l’opposition, retirer les troupes des rues et laisser travailler les organisations des droits de l’Homme et journalistes.

Malgré le récent regain de violence, la Ligue arabe semblait toujours décidée à dépêcher des moniteurs en Syrie. Au Caire, son secrétaire général, Nabil El Araby, a appelé Damas à protéger les civils comme il s’y est engagé. Il a exprimé sa préoccupation devant l’escalade de la violence, particulièrement dans les provinces d’Idleb, de Homs (centre), Deraa (sud) et Deir el-Zour (est). La Ligue arabe, qui compte 22 Etats-membres, a suspendu la Syrie et lui a imposé des sanctions économiques et diplomatiques.

Damas a accepté la mission d’observation sous la menace des dirigeants arabes d’en appeler au Conseil de sécurité de l’ONU.

Mercredi encore, l’Observatoire syrien des droits de l’Homme a fait état de trois personnes tuées par les forces de sécurité dans une banlieue de Damas et d’une autre dans la ville de Saraqeb, dans le nord. Des dizaines de personnes auraient été blessées dans la ville de Daël, dans le sud. Les Comités locaux de coordination ont recensé 12 morts mercredi, dont cinq dans la province centrale de Hama.

A Damas, l’ambassade d’Iran a déclaré mercredi que cinq ingénieurs iraniens travaillant à la construction d’une centrale électrique à Homs avaient été enlevés mardi et que la ville était le théâtre d’une activité intense de l’opposition. L’Iran est le plus proche allié de la Syrie depuis 30 ans.

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