Ces acteurs, représentés par l’Alliance panafricaine pour la justice climatique (PACJA), l’Alliance marocaine pour le climat et le développement durable (AMCDD), l’Observatoire pour la protection de l’environnement et monuments historiques, l’Association des enseignants des sciences de la vie et de la terre (AESVT) au Maroc, l’Observatoire régional de la gouvernance territoriale, les associations présentes, les experts et les chercheurs, ont recommandé d’activer le partenariat avec les banques méditerranéennes, les organisations donatrices, le secteur privé et les gouvernements méditerranéens, pour réduire le coût des prêts et augmenter les subventions.
Ils ont également appelé à développer une politique climat territoriale qui implique tous les acteurs gouvernementaux et non gouvernementaux dans la construction de programmes et projets climatiques locaux, avec un soutien accru à la communauté scientifique, civile et médiatique.
Compte tenu des défis auxquels est confrontée la région méditerranéenne en tant que hotspot avec une forte densité de population, qui exerce une forte pression sur les ressources naturelles, la faible capacité de résistance des systèmes environnementaux et la vulnérabilité aux changements climatiques, les acteurs de la société civile, qui reflètent les préoccupations des citoyens, en particulier les femmes et les jeunes, qui souffrent à cause d’une faible capacité à s’adapter, à résister et à se remettre des effets du changement climatique, ont souligné la nécessité d’adopter une politique forte d’éducation au climat et d’éducation pour une transition juste et équitable. Ils ont, à cet égard, appelé à renforcer les capacités d’adaptation et de résilience des femmes et des jeunes aux changements climatiques, à unifier la vision stratégique entre les villes méditerranéennes et à intégrer la dimension climatique et environnementale dans les lois et législations, y compris dans le cadre de la loi de finances, dans les projets et les curricula de l’enseignement.
Ces acteurs ont également souligné l’urgence de protéger les peuples de la région méditerranéenne, à travers le respect par les États, et à travers eux des collectivités territoriales, de leurs obligations de mettre en œuvre les exigences des accords sur le climat, sachant que 70% des activités nécessaires à la lutte contre le changement climatique ont lieu au niveau territorial, selon une étude du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).
Ils ont aussi noté l’impératif pour les pays méditerranéens de soutenir leurs collectivités territoriales, en augmentant le financement de leurs programmes climat, et en généralisant les jumelages entre les collectivités du nord et du sud de la Méditerranée, leur permettant de construire des projets communs et d’échanger des expériences dans les domaines du transfert d’expertise, de technologie, de financement et de renforcement des capacités, en plus d’une plus grande utilisation de la numérisation, afin d’accélérer la réalisation de la coopération et de l’intégration souhaitées.
Un accent particulier a été également mis sur la nécessité de renforcer les capacités des collectivités territoriales des pays du sud de la Méditerranée, pour accélérer la transition énergétique et écologique, l’adaptation et la résilience, afin d’éviter les dommages et les pertes du changement climatique et des barrières douanières, tout en travaillant à mettre les barrières douanières face aux matériaux industriels qui polluent l’eau et les ressources, et contre les produits agricoles les plus consommateurs d’eau.
Les représentants de la société civile ont, en outre, appelé à intégrer l’approche climatique dans les stratégies de résolution des problèmes de déplacement et de migration forcée, plutôt que de se reposer uniquement sur l’approche sécuritaire, et à renforcer la gouvernance et la transparence, institutionnaliser les mécanismes de démocratie participative et de participation citoyenne, et à diffuser et généraliser le Programme de partenariat pour des gouvernements ouverts (OGP) dans toutes les collectivités territoriales méditerranéennes.
Ils ont, par ailleurs, recommandé de relever le niveau de financement des collectivités territoriales du sud de la Méditerranée au niveau des enjeux et responsabilités historiques et communes, par des engagements de financements publics nouveaux et complémentaires des pays développés et pollueurs, tout en respectant la part des engagements antérieurs précisée dans le 100 milliards de dollars annuels, en plus de l’activation effective de l’engagement de 0,7% du PIB et d’aide publique au développement, sans que cela n’affecte la nécessaire augmentation des ressources des fonds onusiens de la « Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques » (CCNUCC), tels que le Fonds vert pour le Climat GCF et le nouveau fonds pour les pertes et dommages. Ces acteurs ont souligné la nécessité d’accompagner les collectivités territoriales du sud de la Méditerranée, pour leur permettre de promouvoir les mécanismes d’une transition énergétique juste, à adopter de nouvelles approches de l’économie bleue, de l’économie circulaire, de la gestion intégrée des ressources en eau, et à s’assurer qu’elles sont inscrites dans tous les programmes de développement et plans publics, appelant à faire de la MedCOP un événement continental annuel pour valoriser ces efforts.
Il est à noter que des ateliers, des tables rondes et des activités de terrain pour la société civile ont été organisés, les 14, 17, 18, 19 et 20 juin, au cours desquels diverses problématiques liées au changement climatique dans la région méditerranéenne ont été débattues.
La ligne directrice de la MedCOP 2023, organisée sous le Haut Patronage du Roi Mohammed VI, à l’initiative de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima et la Fondation Maison méditerranéenne du climat, est de contribuer à asseoir une dynamique méditerranéenne basée sur les territoires visant à faire face aux défis du changement climatique, de poursuivre et d’accélérer la coopération des pays et des régions du pourtour méditerranéen autour de projets concrets portés par des outils programmatiques opérationnels.