M’barek Bouderka « pronfondément affecté » par la disparition de Abderrahman El Youssefi
Fidèle parmi les fidèles, Abass Bouderka est « profondément affecté » par la disparition de l’une des grandes figures politiques du Maroc, Abderrahman El Youssoufi. L’ancien Premier ministre sera enterré à Casablanca, « une ville à laquelle il était très attaché pour y avoir mené tous ses combats », nous confie son biographe.
« Je suis très triste et profondément affecté », a déclaré ce vendredi à Atlasinfo M’barek Bouderka, alias Abbas, compagnon de route et fidèle parmi les fidèles de l’ancien Premier ministre Abderrahman El Youssoufi, décédé ce vendredi matin à Casablanca à l’âge de 96 ans,
« Abderrahman El Youssoufi est une personnalité qui a marqué l’histoire du Maroc, du grand Maghreb, du monde arabe et bien au-delà », a souligné M. Bouderka, très affecté et la voix enrouée par l’émotion.
Se trouvant à Paris du fait de la pandémie et de la fermeture des frontières, M’barek Bouderka n’a pas pu dire au revoir à son ami et confident. « Ma douleur est immense », dira sobrement le biographe de l’ancien opposant et exilé politique.
M’barek Boudera, témoin privilégié des combats menés par cette grande figure du paysage politique marocain et du mouvement national, est intarissable sur le parcours de Feu El Youssoufi, militant de la première heure, très respecté pour son humilité et son intégrité morale et politique.
C’est en 2017 que M’barek Bouderka a pu convaincre Abderrahman El Youssoufi de rédiger ses mémoires. « J’ai senti à ce moment précis que l’intellectuel qui sommeille en lui a enfin saisi l’importance de l’écriture biographique, compte tenu de l’éclairage qu’elle apporte aux productions écrites à des fins politiques à des moments précis. »
« Les trois parties de ce livre, coordonnées par M’barek Bouderka, retracent une partie de mes mémoires et constituent l’occasion de se remémorer nos valeurs nationales et les leçons qu’on a apprises grâce au militantisme de plusieurs générations de Marocains depuis la création du mouvement national lors des années 30 du dernier siècle« , avait souligné Feu El Youssoufi à l’occasion de la présentation ses ses mémoires.
Natif de Tanger le 8 mars 1924, feu Abderrahmane El Youssoufi avait rejoint les rangs du mouvement national alors qu’il était encore élève interne au Lycée Moulay Youssef de Rabat.
Le défunt fut membre du secrétariat général de l’Union nationale des forces populaires, qui va devenir en 1975 l’Union socialiste des forces populaires (USFP), et rédacteur en chef de son organe « Attahrir » entre 1959 et 1965.
Le 4 février 1998, Feu Hassan II l’avait chargé de former le gouvernement d’alternance qu’il présentera au Souverain le 14 mars de la même année.
Après la mort du roi Hassan II, Mohammed VI le maintient à la tête du gouvernement en lui rendant un hommage remarquable.
Il est reconduit dans ses fonctions de Premier ministre dans le gouvernement formé le 6 septembre 2000 et y restera jusqu’au 9 octobre 2002.
En 2016, le roi Mohammed VI avait inauguré à Tanger une avenue portant le nom du défunt, en hommage à son patriotisme.
En 2019, le souverain, Chef suprême et Chef d’État-major général des FAR, qui avait présidé à Tétouan la cérémonie de prestation de serment de 1.839 officiers lauréats des différents instituts et écoles militaires et paramilitaires et officiers issus des rangs, dont 283 officiers femmes, avait baptisé cette promotion du nom de Aderrahmane El Youssoufi, en hommage à ses principes immuables de patriotisme, d’attachement aux symboles sacrés de la Nation et à l’intégrité territoriale du Royaume.
Abderrahmane El Youssoufi avait été hospitalisé dimanche à l’hôpital Cheikh Khalifah à Casablanca. Il avait été admis en réanimation suite à un problème de santé.
Il sera enterré à Casablanca. « Même s’il chérissait Tanger, sa ville natale, il était très attaché à Casablanca pour y avoir mené tous ses combats », nous confie M’barek Bouderka.