Maroc: témoignage inédit de domestiques philippines sur des cas de violences

RABAT, 5 déc 2012 (AFP) – Plusieurs jeunes domestiques philippines ont témoigné de manière inédite devant la presse mercredi à Rabat sur des cas "d’exploitation" et de "mauvais traitements" qu’elles disent avoir subis de la part de leurs employeurs au Maroc.

"Lorsque je suis arrivée au Maroc, j’ai travaillé pour une femme qui me frappait régulièrement", a déclaré, en pleurs, l’une de ces jeunes femmes, lors d’une conférence de presse au siège de l’Organisation démocratique du Travail (ODT), un des syndicats du pays.

"J’ai été séquestrée chez une dame qui avait confisqué mon passeport. Pour le récupérer, elle m’a dit que je devais lui donner 4.000 dollars", a affirmé une autre jeune philippine Analissa Dalambines.

"Je suis prête à abandonner mon salaire de deux ans et demi et retourner dans mon pays", a-t-elle ajouté avant de lancer: "Mon employeur m’a violée".

Présent pour l’occasion, le Consul honoraire des Philippines, Porto Joselito, a affirmé que le Maroc comptait "près de 3.000 jeunes domestiques philippines". "La majorité d’entre elles sont victimes de mauvais traitements et d’exploitation, y compris sexuelle", a-t-il accusé.

"Certaines ont subi des violences, d’autres ont été privées de leur salaire pendant plus d’un an", a renchéri Marcel Amiyeto, secrétaire général de la section "Travailleurs immigrés au Maroc" à l’ODT.

Contacté par l’AFP, le ministère de l’Emploi n’a pu être joint à ce stade.

Au Maroc, les jeunes philippines sont employées comme domestiques principalement à Casablanca et à Rabat, les deux plus grandes villes, souvent sans contrat de travail et en contrepartie de salaires ne dépassant pas le smic local (environ 210 euros par mois).

L’Organisation internationale du travail (OIT) a indiqué en septembre qu’une convention sur les travailleurs domestiques, adoptée en 2011 pour protéger les 53 à 100 millions de domestiques, devait entrer en vigueur sous un an. Ils représentent environ 3,6% de l’emploi salarié dans le monde, selon l’OIT. Quelque 83% de ces travailleurs sont des femmes ou des filles, et nombre d’entre eux sont des travailleurs migrants.

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