Mali : récupération de Tombouctou et Gao, Kidal aux mains des rebelles touaregs

Mali : récupération de Tombouctou et Gao, Kidal aux mains des rebelles touaregs
Les forces franco-maliennes ont repris, lundi, la grande cité de Tombouctou, deux jours seulement après avoir reconquis la ville de Gao, au moment où des combattants touaregs ont annoncé qu’ils contrô laient Kidal, dernier bastion islamistes au nord du Mali, vraisemblablement abandonné par les combattants djihadistes.

Gao, Tombouctou et Kidal, occupées depuis juin dernier par les groupes islamistes d’Ansar Dine, du Mouvement pour l’unicité et le Jihad en Afrique de l’Ouest (Mujao) et d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), forment les trois zones administratives du nord du Mali.

"Il y a eu cette nuit sur Tombouctou une action combinée avec appui aérien et moyens de renseignement", a expliqué le colonel Thierry Burkhard, porte-parole de l’état-major des armées françaises, ajoutant qu’"un bataillon renforcé arrivant de Diabali et Léré s’est emparé de l’aéroport en coordination avec les forces maliennes". Simultanément, des militaires français ont été parachutés avec l’appui d’hélicoptères, pour sécuriser les accès à la ville.

Tombouctou, où les rebelles islamistes ont détruit des mausolées et des monuments historiques, a été classée au patrimoine mondial de l’Unesco qui avait à maintes reprises alerté la communauté internationale sur les risques pesant sur la cité.

Lundi, des informations ont fait état de la destruction par les combattants islamistes d’une bibliothèque contenant des milliers de manuscrits dans la ville.

"Les rebelles ont mis le feu à l’institut Ahmed Baba créé récemment (…). Cela s’est produit il y a quatre jours", a déclaré le maire de la vile, Hallé Ousmane, une information confirmée par une source militaire malienne qui souligne que "les islamistes ont fait des dégâts avant de partir. Ils ont brûlé des maisons et des manuscrits".

Tombouctou, baptisée "la ville aux 333 saints", compte 16 cimetières et mausolées et des dizaines de milliers de manuscrits, dont certains remontent au XIIe siècle et d’autres à l’ère préislamique.

Entre temps, les combattants touaregs du Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) ont annoncé, lundi, qu’ils contrô lent désormais Kidal, visiblement abandonnée par les combattants islamistes.

"Maintenant, c’est nous qui avons le contrô le", a déclaré le chef militaire du MNLA, le colonel Mohamed Ag Najim, cité par des médias.

Parallèlement à la récupération de Tombouctou et Gao, l’état-major de l’armée malienne a décidé d’envoyer dans les prochains jours des unités de l’armée, de la gendarmerie, de la garde nationale et de la police vers le nord pour sécuriser les villes reconquises.

"Il s’agit de rétablir l’ordre et la sécurité dans ces localités tout en préparant le retour de l’administration", a indiqué un haut gradé de l’armée malienne.

La même source a aussi annoncé l’arrivée de 800 militaires tchadiens à Gao lundi matin pour renforcer le dispositif sécuritaire et préparer l’offensive sur Kidal, dernier bastion rebelle au nord du Mali.

Plus de 6.000 soldats ouest-africains et tchadiens doivent à terme être déployés au Mali pour prendre le relais de l’armée française, mais leur déploiement est ralenti par de sérieux problèmes de financement et de logistique.

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