Une première dont le Mali se serait bien passé. Les islamistes qui occupent le nord du pays "ont amputé mercredi la main d’un voleur à Ansogo", a déclaré depuis Gao un témoin, élu de la région, qui se trouvait à Ansongo mercredi, en précisant que la victime était "un voleur de moto" et que "beaucoup de sang" a coulé au moment de l’amputation. Plusieurs dizaines de personnes ont assisté à cette mutilation qui a eu lieu sur une place publique, a-t-il ajouté.
Un chef islamiste d’Ansongo, Mohamed Ould Abdine, a confirmé cette information en affirmant : "C’est la loi de Dieu". "Nous avons appliqué la charia (loi islamique) hier à Ansongo, la main d’un voleur a été coupée. C’est la charia qui exige ça", a-t-il ajouté.
Le gouvernement malien a vivement protesté: en ajoutant "un nouvel acte ignoble à leur longue liste d’exactions et de vexations contre les populations", les "terroristes" et les "narcotrafiquants habillés d’un faux voile religieux, accréditent le caractère inévitable de l’option militaire" pour reconquérir le Nord.
"Leurs gestes de défiance hors de raison justifient la pertinence de sanctions proposées par le secrétaire général des Nations unies (Ban Ki-moon) en même temps qu’ils fixent les limites de tout dialogue pour leur faire entendre raison", a ajouté Bamako dans un communiqué.
C’est le premier cas d’amputation rapporté dans le nord du Mali où, le 29 juillet, les islamistes avaient pour la première fois lapidé à mort dans la localité d’Aguelhok un homme et une femme parents d’enfants sans être mariés. Auparavant, des couples illégitimes, des buveurs d’alcool, des fumeurs, ont été fouettés en public dans plusieurs villes, notamment à Tombouctou où ont également été détruits des tombeaux de saints musulmans vénérés par la population.