Malgré son visa Schengen, une étudiante marocaine expulsée vers la Roumanie après 11 jours dans un centre de rétention belge

Etudiante en 4e année de médecine dentaire à Iasi en Roumanie, Ouiam Ziti, avait prévu de passer les fêtes de fin d’année avec son oncle et son frère, qui habitent respectivement à Bruxelles et Lille, du fait de la fermeture des frontières marocaines. Mais son projet a pris une tournure cauchemardesque.

A son arrivée le 13 décembre à l’aéroport de Charleroi-Gosselies, l’étudiante marocaine a été arrêtée, enfermée au centre Le Caricole à Steenokkerzeel avec confiscation de toutes ses affaires dont son téléphone, avant d’être expulsée 11 jours plus tard vers la Roumanie, rapporte dimanche le journal belge le Soir, citant l’agence Belga.

« J’avais l’intention de passer les fêtes de fin d’année au Maroc. Mais à cause du coronavirus, mon pays a décidé de fermer ses frontières. J’ai donc choisi de rester en Belgique à Bruxelles quelques jours avec mon oncle. C’est lui qui devait me conduire à Lille où vit mon frère jumeau. Nous avions l’intention de passer Noël et la Nouvelle Année ensemble », a indiqué vendredi Ouiam Ziti à la RTBF, avant son expulsion.

« Je me suis présentée à la douane (à Charleroi) où j’ai donné mon passeport marocain, mon titre de séjour roumain ainsi que mon visa touristique Schengen délivré par les autorités françaises. Je n’avais que 10 euros en liquide, mais je lui ai (à l’agent) montré ma carte de banque française et lui ai proposé de m’accompagner à un point de retrait pour lui prouver que je pouvais subvenir à mes besoins », a-t-elle ajouté.

L’étudiante a affirmé disposer d’un garant en la personne de son oncle, mais en vain. Les douanes ont alors transmis un rapport à l’Office des Etrangers, lequel a décidé d’expulser l’étudiante du territoire belge et d’abroger son visa touristique, souligne le journal Le Soir.

La porte-parole de l’Office des Étrangers (OE), Dominique Ernould, a affirmé à la RTBF que « l’étudiante ne remplissait pas les conditions pour pouvoir entrer en Belgique3 » et « dispose d’un visa touristique délivré par la France ». « Le but de son séjour doit être en France. Or elle a déclaré qu’elle comptait rester 22 jours en Belgique. Et pour cela, elle n’avait pas une prise en charge légalisée », ajoute la responsable belge.

Des arguments peu convaincants pour justifier une expulsion. La jeune étudiante marocaine disposait d’un visa Schengen en bonne et due forme. Elle poursuivait ses études de médecine en Roumanie, un qui a adhéré à l’Union Européenne le 1er janvier 2007, mais n’a pas encore intégré l’espace Schengen.

L’adhésion à cette zone de libre circulation requiert à la fois la vote unanime des pays membres et l’accomplissement des conditions techniques. Mais cela justifie-il pour autant l’arrestation, l’enfermement pendant 11 jours et l’expulsion de Ouiam Ziti par les autorités belges ?

 

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