Macron au Maroc mi-janvier 2023 ?

Atlasinfo a appris de sources françaises crédibles et généralement bien informées que la France a proposé au Maroc la date de la mi-janvier pour organiser la visite du président français Emmanuel Macron au Royaume du Maroc. Paris n’a pas encore reçu la confirmation marocaine pour un tel agenda.

La discussion autour de la visite du président Macron au Maroc relance le débat sur la nécessité de dépasser les divergences d’appréciation sur un certain nombre de sujets clivants entre Rabat et Paris pour espérer mette fin à une crise glaciale et mutique qui caractérise les relatons entre les deux pays depuis des mois.

L’ambassadeur français, délégué interministériel à la Méditerranée, Karim Amellal, devrait se rendre en repérage à Fès dans la perspective de cette visite, nous-a-t-on indiqué de même sources.

Dès son retour d’Algérie, Emmanuel Macron avait lancé, au sortir d’un spectacle musical avec son épouse Brigitte et au détour d’une conversation de rue avec des marocains, son intention de visiter le Maroc fin octobre dernier. Cette manière nonchalante d’annoncer une entreprise diplomatique aussi importante dans son contexte n’avait pas soulevé l’enthousiasme de la diplomatie marocaine qui n’avait fait aucun commentaire, laissant par son silence filtrer son agacement concernant le style et la méthode du président Macron pour annoncer sa visite au Maroc.

Le silence dura jusqu’au 1er novembre où l’on a appris que le Roi du Maroc Mohammed VI et le président Macron se sont parlés au téléphone pendant une demi-heure. Pour les nombreux observateurs, cette conversation était destinée à préparer le cadre politique de la future visite de Macron au Maroc.

En effet, la relation franco-marocaine traverse une séquence vivement tendue où le mécontentement et l’incompréhension sont de mise. Évoquant une affaire de laisser-passer consulaire pour reconduire au Maroc les sans-papiers marocains, la France a pris la lourde décision de diminuer de moitié le volume de visas accordés aux marocains. Ses services consulaires ont même refusé le fameux sésame pour l’espace Schengen à des personnalités de l’élite culturelle, économique, académique du Maroc. Comme si le refus en soi était destiné à provoquer le maximum de bruit et refléter la stratégie de sanction à l’égard des Marocains.

Au cours de cette visite attendue de Macron au Maroc, la problématique du visa sera en haut du panier de discussion entre les deux pays pour essayer de trouver un consensus et remettre de la mobilité et des échanges entre les deux pays, lourdement ralentis par le frein des visas.

Dans cette affaire de visas, la France, la culture et l’influence françaises ont beaucoup à perdre. Le risque est que les Marocains puissent, devant cette fermeture française, se détourner de la France et porter leurs regards et leurs intérêts ailleurs.

Lors de cette visite, il s’agira aussi pour la France de  fournir une réponse à une demande formulée par les Marocains concernant la reconnaissance de la souveraineté marocaine sur son Sahara.  Rabat avait sommé Paris de sortir de la zone grise et de reconnaître publiquement la marocainité du Sahara. La France se contente jusqu’à présent de soutenir l’option de l’autonomie comme une solution crédible pour trouver une solution à cette discorde régionale.

Une grande explication entre Paris et Rabat est également très attendue. On prête à la diplomatie française un excès de mauvaise humeur à l’égard de deux grands choix politiques et stratégiques du royaume du Maroc dans la récente période : le premier est la signature d’un traité tripartite entre le Maroc, les États-Unis d’Amérique et Israël et qui aurait provoqué des aigreurs au sein du sérail français. Le second serait lié à l’activisme marocain politique et économique du Maroc sur la scène africaine, notamment la partie francophone considérée traditionnellement comme la chasse gardée de la France et de ses entreprises.

Entre le Maroc et la France, il s’agit de procéder à une reconfiguration de leur partenariat stratégique en le relançant sur de nouvelles bases qui soient compatibles avec les intérêts des deux pays.

 

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